Cherchant désespérément à atteindre de trop ambitieux objectifs en matière de déficit, des états membres dans toute l’Europe mettent en place une politique d’austérité dure et brutale. Ils réduisent radicalement les services et les investissements publics, coupant les salaires et les allocations sociales.
La CES est fermement opposée à cette approche. L’austérité mène à la ruine. L’austérité s’autodétruira, affaiblissant les économies et faisant augmenter la dette publique plutôt que de la diminuer.
- L’austérité, particulièrement si tous les états membres font en même temps diminuer la demande, entraînera l’économie dans une période de stagnation prolongée. Cela coûtera au moins 4 millions d’emplois à l’Europe, des emplois dont elle a tellement besoin pour faire face à la situation de ses 23 millions de chômeurs.
- L’austérité nuira également au potentiel de croissance à long terme de l’économie européenne. Le chômage persistant, associé au travail précaire, dévalorisera le capital humain. Une dépression prolongée fera que les entreprises y réfléchiront à deux fois avant d’investir dans une région qui se montre incapable d’offrir des perspectives de demande stables. La productivité et l’innovation souffriront à leur tour du fait de la réduction des investissements.
- L’austérité ébranlera le tissu industriel européen. Face à un continent à l’économie malade, les multinationales délocaliseront leurs investissements industriels dans d’autres régions du monde qui, elles, offrent les perspectives d’une demande dynamique.
- L’austérité prolongera la crise de la dette souveraine. Les réductions de déficit seront neutralisées par les effets négatifs de la dépression économique sur les dépenses sociales et les revenus fiscaux. Et, alors que les déficits publics restent élevés, la récession économique et la déflation pousseront le PIB nominal à la baisse de telle sorte que la dette publique continuera à augmenter par rapport au PIB. Cela revient à essayer de boucher un trou en en creusant un plus profond encore.