Bruxelles, 17/08/2007
Il aura fallu une crise pour éveiller les décideurs aux dangers générés par la formidable croissance récente des fonds spéculatifs et des marchés dérivés. Depuis un an, les syndicats attirent l'attention sur les risques liés aux activités des fonds spéculatifs et sur le fait que personne ne sait vraiment qui est responsable de quoi ou ne connaît les vraies responsabilités de l'économie de casino actuelle.
Mais ces avertissements n'ont suscité aucune réaction à la Commission européenne et ailleurs. Charlie McCreevy, le Commissaire responsable, n'a pas hésité à décrire les fonds spéculatifs comme “essentiels” et à affirmer qu'ils faisaient peser la “crainte de Dieu” sur les conseils d'administration, au profit de tous. Cette affirmation ressemble aujourd'hui à un énorme excès de confiance.
Aujourd'hui, l'excès de confiance a en grande partie disparu. La Banque centrale européenne a réagi rapidement, à juste titre, afin d'essayer d'éviter la propagation de la crise. Il faudra en faire plus. La Commission doit unir ses efforts à ceux déployés à l'origine par le gouvernement allemand afin d'étudier:
- le rôle joué par les agences de cotation;
- la participation des banques aux fonds spéculatifs et aux marchés de crédit;
- le manque de transparence des marchés dérivés; et
- le manque de réglementation effective.
John Monks, le Secrétaire général de la CES, affirme aujourd'hui:
“L'Europe – et le monde – sont aux mains des spéculateurs. Nous leur avons permis d'exercer une énorme influence sur l'économie mondiale. Les marchés financiers constituent aujourd'hui une composante essentielle de l'économie réelle, ils prennent en charge les hypothèques, les retraites et les crédits à l'investissement dans l'innovation, la R+D, et les nouveaux équipements. Mais aujourd'hui ils se hasardent davantage dans des opérations douteuses. Combien de risques supplémentaires tels que les "hypothèques sub-prime" (hypothèques immobilières à haut risque), sont-ils sous-évalués ? Quelle est la mesure réelle des responsabilités des fonds spéculatifs et des banques?. La Commission européenne et d’autres institutions doivent rapidement répondre à ces questions, si l’on veut que la confiance revienne vite et si l’on veut éviter les dommages à long terme.”.”