Bruxelles, 03/12/2008
Le rythme du ralentissement de l’activité économique est alarmant et éveille la perspective d’une forte désinflation qui se transformerait rapidement en déflation. Les espoirs suscités en termes d’inflation moyenne au cours des dix dernières années, résultant d’obligations indexées sur l’inflation, se sont déjà évanouis et nous sommes aujourd’hui proches de zéro (voir le graphique).
La BCE doit gagner la course contre la désinflation. Afin d’éviter que l’inflation tombe au niveau zéro et que la déflation prenne racine, les taux d’intérêt doivent être réduits considérablement. Si une telle mesure n’est pas prise, il en résultera un scénario de type japonais d’envolée des taux d’intérêt réels, une augmentation de la charge de la dette, un report des dépenses et une dépression prolongée de l’économie.
Avec une inflation qui devrait s’établir à 1% en 2009 et un PIB nominal qui devrait stagner, la zone euro doit ramener les taux d’intérêt à 1% ou même moins.
La BCE peut prendre un bon départ demain en réduisant les taux d’intérêt d’au moins 100 points de base.
Selon Reiner Hoffmann, secrétaire général adjoint de la CES: « A un moment où l’économie est aux prises avec un puissant processus de désinflation, l’argument selon lequel il faut éviter de toucher aux munitions de la banque centrale est dangereux. Si on les conserve pour une date ultérieure et si la déflation apparaît, les réductions de taux d’intérêt seront en grande partie inefficaces. C’est maintenant qu’il faut agir. »