La grève en Grèce montre l'urgence de la directive sur le salaire minimum

La grève générale qui a lieu aujourd'hui en Grèce montre la nécessité pour les gouvernements nationaux d'appliquer pleinement la directive sur le salaire minimum.

Un débrayage national de 24 heures est en cours pour demander au gouvernement d'agir face à la baisse du pouvoir d'achat des travailleurs causée par les bas salaires et la montée en flèche des loyers et des prix.

L'année dernière, le salaire moyen d'un travailleur à temps plein était de 17 013 euros, ce qui équivaut aux niveaux enregistrés au plus fort de la crise de la dette en 2014-2015.

Entre 2015 et 2023, la Grèce a enregistré la plus forte baisse des salaires réels (-8,3 %) parmi les pays de l'UE et, avec l'Italie, elle est l'un des seuls États membres de l'UE où le revenu disponible brut réel des ménages en 2023 sera inférieur à celui de 2009.

AUJOURD'HUI : les travailleurs sont en #GrèveGénérale en Grèce. Les loyers crèvent le plafond, les factures s'envolent et les salaires ne suivent pas. Les travailleurs et leur syndicat GSEE demandent au gouvernement de rétablir la convention collective générale nationale qui a été abolie sur ordre de la Troïka.

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- European Trade Unions(@etuc-ces.bsky.social) November 20, 2024 at 9:50 AM

Délai non respecté

Le démantèlement du système de négociation collective du pays a joué un rôle clé dans ce déclin, le pourcentage de travailleurs couverts ayant chuté de 100 % à 14 % depuis 2000.

En vertu de la directive européenne sur le salaire minimum, tous les États membres sont tenus d'élaborer un plan d'action visant à porter le taux de couverture des négociations collectives à au moins 80 % et à garantir des salaires minimums adéquats.

La Confédération générale grecque du travail (GSEE), qui a organisé la grève d'aujourd'hui, demande au gouvernement de rétablir la convention collective générale nationale, qui a été abolie à la demande de la Troïka.

Cependant, la Grèce n'a pas respecté la date limite de vendredi pour transposer la directive sur le salaire minimum dans la législation nationale. Elle doit maintenant respecter son engagement et rétablir le système de négociation collective pour déterminer le salaire minimum en Grèce.

Esther Lynch, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, qui s'est rendue à Athènes pour soutenir la GSEE dans sa grève, a déclaré :

"Je suis en Grèce pour apporter la solidarité de 45 millions de personnes, et de leurs syndicats, de toute l'Europe. La Grèce a besoin d'une augmentation de salaire.

"Nous soutenons pleinement nos syndicats, la GSEE et tous les travailleurs grecs qui vont se mobiliser pour réclamer cette augmentation de salaire et pour exiger la signature d'une convention collective contraignante garantissant un salaire équitable pour une journée de travail équitable.

"Plus de dix ans après la crise de la dette, le peuple grec paie toujours un lourd tribut au démantèlement forcé de son système de négociation collective dans le cadre des mesures d'austérité.

"Les responsables politiques européens ont désormais admis que c'était une erreur de s'attaquer à la négociation collective, mais ce n'est pas un réconfort pour les millions de Grecs dont les bas salaires ne couvrent pas la hausse des prix de la nourriture, du carburant et des loyers.

"Le gouvernement grec doit travailler avec les syndicats pour appliquer pleinement la directive européenne sur le salaire minimum, et surtout pour rétablir la convention collective générale nationale.

"Si le gouvernement grec continue d'ignorer ses obligations, il doit s'attendre à ce que la Commission européenne prenne toutes les mesures nécessaires pour les faire respecter.

Notes

Communiqué de presse de la Confédération générale grecque du travail sur la grève générale d'aujourd'hui
Briefing sur la situation économique de la Confédération générale du travail de Grèce