La rencontre du Président Hollande et de la Chancelière Merkel doit donner un autre cap à l'Europe

Bruxelles, 15/05/2012

La CES critique, depuis des années, l’austérité automatique infligée à certains pays européens, en guise de remède à leurs déficits. Le syndicat européen a toujours plaidé en faveur d’un plan de relance par les investissements avec comme objectif la croissance en faveur de l’emploi de qualité et de la justice sociale. L’austérité est un échec économique et politique. De récentes élections en Europe l’ont d’ailleurs sanctionnée. Les dirigeants européens semblent avoir entendu le message des électeurs car la croissance est devenue le sujet principal des débats européens. La CES prône une croissance par les investissements et par l’activation de certains leviers financiers (taxe sur les transactions financières, euro-obligations, redéfinition du rôle de la Banque centrale européenne et de la Banque européenne d’investissements). Des marges de manœuvre sont possibles.

Bernadette Ségol, secrétaire générale de la CES, a déclaré : « Nous constatons un changement de ton et de contenu dans les discours de certains dirigeants européens et nous nous en félicitons. Un constat est posé sur l’impasse de l’austérité généralisée et la croissance est envisagée comme une piste sérieuse au point de traverser les débats de plusieurs pays européens. La croissance s’est également invitée au sein des instances européennes puisqu’un Sommet informel aura lieu sur ce sujet le 23 mai prochain. J’espère que la rencontre des chefs des États français et allemand, qui a lieu aujourd’hui, contribuera à mettre l’Europe sur les rails de la croissance et tourner le dos à la seule rigueur budgétaire. Même si le discours politique bouge dans un sens qui nous semble favorable, nous alertons sur le fait que la situation économique reste préoccupante avec des taux de chômage inacceptables. Nous sommes vivement préoccupés par la dégradation de la situation en Grèce mais aussi en Espagne. Une relance par la croissance, oui mais pas n’importe quelle croissance. Nous n’accepterons une croissance basée sur les réformes structurelles, terme utilisé pour ne pas dire déréglementation. C’est une autre ambition que nous avons toujours eue pour l’Europe et pour les travailleurs européens ».