L'Europe a besoin d'une stratégie de sortie du chômage, pas simplement d'une stratégie de sortie fiscale

Bruxelles, 20/10/2009

Pour la CES, les ministres européens des finances passent à côté de l’essentiel : l’économie ne passe pas par un ralentissement temporaire, mais elle est confrontée à une faiblesse prolongée de la demande et de l’activité économique en raison des charges excessives de la dette du secteur privé. Dès lors, aujourd’hui, la vraie question n’est pas de savoir comment supprimer le stimulant budgétaire mais comment conserver et améliorer sensiblement le stimulant budgétaire afin d’aider le secteur privé à réduire ses dettes, sans causer en même temps un ralentissement prolongé de l’activité économique.

Pour ce faire, la CES propose une approche fondée sur trois piliers :

- Un pacte de stabilité renversé afin d’éviter que des pays se précipitent prématurément et tous ensemble vers une sortie de politique fiscale désastreuse.

- Transformer l’incitation temporaire en incitation à l’investissement. La CES demande une le stimulant budgétaire supplémentaire et annuelle de 1% du PIB pour les trois années à venir, à investir dans « l’écologisation » de l’économie européenne.

- La justice sociale et distributive est la vraie stratégie de sortie fiscale. Ceux qui ont causé la crise et profité de la spéculation et du « capitalisme casino » doivent aujourd’hui assumer leurs responsabilités. Si les ministres des finances se préoccupent vraiment de la durabilité des finances publiques, ils doivent d’urgence arrêter la concurrence fiscale en Europe. Les revenus mobiles et faiblement imposés peuvent ainsi être contraints de contribuer de manière sensible à la consolidation des finances publiques, sans mettre en danger la dynamique de la demande globale.


Selon John Monks, Secrétaire général de la CES: « La crise et le chômage de masse ne disparaîtront pas d’eux-mêmes. Si les ministres ECOFIN se cantonnent eux-mêmes à des stratégies de sortie fiscales, tout en espérant que la relance sera automatique, ils mettent la charrue avant les bœufs. Avec un impôt sur les opérations financières, l’Europe peut financer la majeure partie du plan européen d’investissement de 130 milliards que réclame la CES ».

Lien vers la déclaration politique de la CES: www.etuc.org/a/6590