Le 22 janvier dernier, la Commission européenne a lancé « le cadre 2030 pour les politiques climatique et énergétique », un ensemble de nouveaux objectifs en matière de climat et d’énergie à mettre en œuvre pour 2030. Il est positif de constater que les réductions de gaz à effet de serre et les objectifs portant sur les énergies renouvelables soient obligatoires, permettant ainsi aux acteurs économiques et sociaux d’envisager une perspective à plus long terme. Toutefois, en comparaison avec l’ambition exprimée dans la feuille de route 2050, c’est malgré tout une vision à court terme qui l’emporte sur le long terme.
Ce manque d’ambition est particulièrement préoccupant, d’autant plus qu’il s’agit d’un domaine dans lequel l’UE n’a pas énormément progressé et par rapport auquel aucun objectif contraignant n’est prévu. L’Europe a grand besoin d’investissements et ceux-là même qui se rapportent à l’efficacité énergétique sont sous pression. Il faut dès lors agir davantage et fixer des objectifs clairs.
La Confédération européenne des syndicats (CES) s’inquiète aussi du manque d’attention préoccupant vis-à-vis de la dimension sociale liée à cette transition et par rapport aux défis lancés à la population active (éducation et compétences, participation des travailleurs et anticipation du changement, protection sociale, etc.). « La « transition juste » proposée par la CES devrait être l’un des principaux piliers des politiques climatique et énergétique européennes et de la nouvelle structure de gouvernance », insiste Józef Niemiec, Secrétaire général adjoint de la CES.
L’UE doit revoir les options à court terme et à bas coûts de sa politique dont les conséquences sont dangereuses en termes de dépendance et de facture énergétiques accrues, de manque d’incitants à créer une chaîne de valeur prometteuse et de création d’emplois dans des secteurs tels que la construction, les transports publics ou les énergies renouvelables.
Un vaste programme d’investissements devrait être la pierre angulaire d’une stratégie ambitieuse telle que prévue dans la feuille de route 2050 prévoyant une économie bas carbone. C’est la raison pour laquelle la CES a lancé un Plan d’aide à l’investissement, pour une croissance durable et des emplois de qualité – Une nouvelle voie pour l’Europe – qui expose les grandes lignes quant à la manière dont l’UE pourrait investir 2% du PIB de plus chaque année afin d’encourager la croissance et l’emploi.