Bruxelles, 24/11/2008
La vague récessive déferle actuellement à toute vitesse. A défaut d’être contrôlée, cette récession risque de se transformer en une profonde dépression. Les baisses de taux d’intérêt et les stabilisateurs automatiques – qui sont tous deux nécessaires – pourront uniquement absorber une partie du choc. Pour inverser la vague récessive, l’Europe a également besoin d’un plan rapide, ambitieux et conjoint encourageant clairement la demande.
La CES incite vivement la Commission à élaborer un cadre de relance européen contraignant dans sa future communication du 26 novembre 2008. Ce cadre doit être fondé sur deux priorités:
• La première priorité est de maintenir l’activité économique à très court terme. Les États membres doivent s’engager à investir 1 % supplémentaire du PIB dans des mesures de renforcement de la dimension de sécurité sur les marchés de l’emploi qui sont actuellement en plein marasme. Cela implique des systèmes d’assurance-chômage renforcés, davantage de formation et des programmes d’emploi en économie sociale pour ceux qui ont perdu leur emploi - ceci doit être mis en place dès que possible.
• La deuxième priorité est de sortir de la crise. Chaque État membre doit mettre en place un arsenal d’investissements d’une valeur de 1% du PIB. Ces nouveaux investissements supplémentaires doivent porter sur l’innovation et une économie durable et « écologique » et devraient être mis en œuvre d’ici la mi-2009 au plus tard.
Pour que ce plan fonctionne, l’Europe devra mobiliser ses forces et travailler en équipe: une incitation fiscale coordonnée et conjointe aura un double effet sur la croissance économique en comparaison avec les États membres agissant de leur côté. De plus, un Fonds d’investissement souverain européen, par l’émission d’obligations européennes, permettra aux États membres de bénéficier de l’accès aux flux mondiaux de capitaux à des taux d’intérêt moins élevés. Enfin, l’Europe doit indiquer clairement que les différentes formes de flexibilité prévues par la réforme 2005 du Pacte de Stabilité doivent être utilisées.
Qui plus est, les partenaires sociaux européens doivent prendre part au processus, y compris afin de mettre en place un seuil minimum d’au moins 2% en termes d’évolution des salaires afin d’être sûr de stopper la spirale déflationniste en termes de salaires.
Le Secrétaire général de la CES, John Monks, souligne que : « Il faut sortir de l’immobilisme. Le moment n’est pas venu de se livrer à des expériences de dérégulation en matière d’offre. Il faut au contraire agir au plan de la demande et le faire de manière significative et convaincante. »
Pour plus d'information
Voir aussi le rapport sur Action de relance ! - Un plan européen de relance de l’économie: investir dans les personnes, l’environnement et l’innovation (disponible en anglais seulement).