La Confédération européenne des syndicats appelle le Parlement européen à prendre l'initiative d'une directive sur les stages forte et ambitieuse qui garantisse des conditions équitables pour les jeunes dans toute l'Europe.
Suite à la réunion du Conseil EPSCO d'aujourd'hui, il est clair que le Parlement doit maintenant intervenir pour fournir la vision européenne que les gouvernements nationaux n'ont pas réussi à offrir.
Bien que la CES se félicite du fait que les ministres se soient engagés dans la proposition, le résultat de la réunion du Conseil reflète un manque décevant d'urgence et d'ambition. Trop d'Etats membres continuent de défendre des systèmes nationaux qui, dans la pratique, exposent les jeunes à l'exploitation et à la précarité. Comme le souligne notre récent communiqué de presse, les bas salaires et les conditions précaires maintiennent les jeunes dans la pauvreté - une réalité qui exige une action européenne coordonnée, et non des réponses nationales fragmentées(pour en savoir plus, cliquez ici).
La directive sur les stages n'est pas une idée nouvelle - elle est le résultat de plus d'une décennie de mobilisation des jeunes travailleurs qui exigent la fin du travail non rémunéré, des promesses vagues et des lendemains incertains. Dans toute l'Europe, on demande encore aux stagiaires de travailler sans rémunération, sans droits et sans véritable voie vers un emploi stable. Cela doit changer.
Nous demandons instamment au Parlement européen de saisir cette occasion et d'adopter une directive qui garantisse une rémunération équitable, des objectifs d'apprentissage clairs, l'accès à la protection sociale et des droits exécutoires pour tous les stagiaires. Une directive forte ne protégerait pas seulement les jeunes - elle renforcerait le modèle social européen et montrerait que l'UE peut apporter de réelles améliorations dans la vie des gens.
Tea Jarc, secrétaire confédérale de la CES, a déclaré :
"Les jeunes ne demandent pas un traitement spécial, ils exigent l'équité. Ils veulent contribuer, apprendre et construire un avenir, mais ils se heurtent au travail non rémunéré, à des promesses vides et à des systèmes qui ne les protègent pas.
"Les stages non rémunérés ne sont pas seulement injustes : ils constituent un obstacle majeur à la mobilité sociale. Ils excluent ceux qui ne peuvent pas se permettre de travailler gratuitement, ce qui renforce les inégalités et maintient les jeunes dans la pauvreté.
"Le Parlement a maintenant l'occasion de montrer que l'Europe est aux côtés de ses jeunes, et non de ceux qui profitent de leur insécurité. Nous avons besoin d'une directive qui reflète la réalité des jeunes travailleurs, et non les mythes qui ont permis à l'exploitation de prospérer.
"Les jeunes ne peuvent pas être utilisés comme main-d'œuvre bon marché sous le couvert de stages. Les faux stages sont des pratiques abusives que les États membres ne devraient pas hésiter à combattre.