99ème session de la Conférence internationale du travail

Bruxelles, 14/06/2010

John Monks a déclaré : « Presque tous les gouvernements européens adoptent aujourd’hui des mesures d’austérité qui conduisent à des coupes sombres dans les dépenses publiques, sous la pression des marchés financiers, du Fonds monétaire international et de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Ces choix sont insensés car ils risquent de mener l’Europe tout droit vers la récession. Pour exprimer leur opposition aux mesures d’austérité, la CES organise une Euro-manifestation le 29 septembre prochain à Bruxelles. »
John Monks est également revenu sur le cas BALPA*. Il a averti que la CES utilisera les conclusions du Comité des experts de l’Organisation internationale du travail pour faire pression sur les autorités européennes afin de s’assurer que les principes de libre circulation dans l’Union européenne ne prévalent pas sur les droits des travailleurs, y compris le droit de grève. Pour rappel, les règlements récents de la Cour de Justice Européenne (CJE) dans les cas Laval et Viking, entre autres, avaient établi que les droits économiques étaient supérieurs aux droits des travailleurs. John Monks a conclu : « L’UE doit adopter un protocole de progrès social affirmant que les droits fondamentaux sont fondamentaux, et ne doivent pas être considérés comme des droits de seconde zone ».

[Discours de John Monks à la 99e session de la Conférence internationale du travail
->http://www.etuc.org/a/7378]


*Dans l’affaire BALPA (Syndicat des pilotes et des mécaniciens navigants et association professionnelle représentant les membres des lignes aériennes britanniques) de mars 2010, la Commission des experts de l’OIT a conclu dans un langage remarquablement clair que la législation britannique viole les normes de l’OIT en raison des jugements de la CJE dans les affaires Viking et Laval. Dans cette affaire, les membres du syndicat britannique des pilotes (BALPA) avaient voté de manière écrasante pour la grève à la suite de la décision de leur employeur de créer une filiale dans d’autres Etats membres de l’UE. L’action de grève a effectivement été entravée par la décision de l’employeur de demander une action préventive basée sur l’argument que l’action serait illégale en vertu des jugements de la CJE. L’employeur a affirmé qu’en cas d’arrêt de travail, il réclamerait des dommages-intérêts tellement élevés que le syndicat risquerait de faire faillite. La Commission des experts de l’OIT a vivement critiqué les conséquences négatives des affaires de la CJE, en observant avec beaucoup d’inquiétude les limitations pratiques sur l’exercice effectif du droit de grève.