Seule une offre d’emploi sur cinq publiée sur les plus importants sites de recherche d’emploi de Bruxelles est transparente en matière de rémunération, une tendance qui contribue à l’écart salarial de 16% entre les hommes et les femmes en Europe.
La Confédération européenne des syndicats (CES) a étudié 100 offres d’emploi parues sur les sites de recherche d’emploi Eurobrussels et Euractiv au cours de la première partie de février et a trouvé qu’à peine 19 de ces offres contenaient des détails sur la classe ou l’échelle de traitement.
La plupart des offres ne donnaient aucun détail quant à la rémunération que les candidats pouvaient espérer tandis que d’autres mentionnaient un paquet salarial « compétitif » basé sur l’expérience.
Ces pratiques laissent la porte ouverte aux préjugés et aux discriminations fondés sur le sexe, parfois de manière inconsciente, et pérennisent l’écart salarial hommes-femmes qui va de 8% en Roumanie à 28% en Estonie.
L’obligation pour les employeurs d’être transparents concernant l’échelle barémique dans leurs offres d’emploi est l’une des mesures que la CES veut que la Commission européenne inscrive dans une directive sur la transparence en matière de rémunération. D’autres mesures importantes sont :
- L’interdiction de clauses de confidentialité des rémunérations dans les contrats ;
- Un audit annuel obligatoire des rémunérations (y compris les avantages et bonus) s’accompagnant d’amendes en cas de non-respect de cette obligation ;
- Le droit des travailleurs à réclamer les données salariales de collègues, y compris des informations sur les rémunérations par genre ;
- Le soutien à la négociation collective comme le meilleur moyen d’éliminer l’écart salarial entre les hommes et les femmes ;
- Empêcher les employeurs d’arguer de la confidentialité, de la protection des données ou de la charge administrative pour échapper à la transparence des rémunérations.
La CES organisera une grande action visuelle devant le quartier général de la Commission européenne entre midi et 13 heures demain (25 février) pour appuyer notre exigence de « mettre fin au secret » des rémunérations.
Esther Lynch, Secrétaire générale adjointe de la CES, explique :
« Le principe ‘’à travail égal, salaire égal’’ est consacré dans les traités européens depuis 1957. Il est donc plus que temps de le traduire dans la réalité. Malheureusement, nos recherches montrent une nouvelle fois que les mesures volontaires destinées à combler le scandaleux écart salarial hommes-femmes en Europe ont échoué. »
« C’est la raison pour laquelle il faut rendre obligatoire la transparence des rémunérations des hommes et des femmes, tant dans le secteur privé que dans le secteur public, afin de dénoncer la sous-évaluation du travail des femmes qui se cache derrière cette inégalité persistante. »
« Le problème apparaît dès qu’un employeur publie une offre d’emploi sans être transparent à propos de la rémunération, ce qui ouvre la porte à une discrimination, parfois inconsciente, à l’égard des femmes. »
« Les mesures contraignantes en matière de transparence des rémunérations promises par la nouvelle Commission doivent commencer par l’exigence d’inclure une échelle barémique dans les offres d’emploi, l’interdiction de clauses de confidentialité et l’introduction d’un audit obligatoire des rémunérations pour enfin éliminer le scandale des inégalités salariales. »