À l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer, les syndicats demandent à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de tenir enfin sa promesse de légiférer pour mieux protéger les travailleurs des bâtiments contenant de l'amiante.
Selon les données de l'UE, entre 4et 7 millions de travailleurs dans l'UE sont exposés à l'amiante et le mésothéliome, qui est causé par l'exposition aux fibres d'amiante, représente 40 % des cancers liés au travail.
La présidente von der Leyen a annoncé en 2022 qu'elle proposerait une directive sur le dépistage, l'enregistrement et la surveillance de l'amiante dans les bâtiments. Une consultation publique a été organisée et la Commission devait devait adopter une directive au cours du deuxième trimestre 2023, mais elle ne l'a toujours pas fait.
Un facteur de mortalité
Ce retard de plus de 18 mois intervient alors que les dernières données de l données de l'UE montrent que les cas de mésothéliome liés au travail ont augmenté de 10 %.
Un rapport de la Commission européenne de la Commission européenne publié hier, avertit que "l'exposition professionnelle est un facteur important de mortalité, représentant 6 % des décès par cancer dans l'UE en 2021" et qu'il existe "de fortes inégalités en matière de mortalité par cancer [...] les taux restant les plus élevés dans les pays à faible revenu, chez les personnes ayant un faible niveau d'éducation et chez les hommes".
La Commission a examiné et a dépisté et retiré l'amiante de son siège au Berlaymont en 1996.
Giulio Romani, secrétaire confédéral de la Confédération européenne des syndicats, a déclaré :
"Des millions de personnes sont encore exposées inutilement et sans le savoir à des fibres d'amiante potentiellement mortelles sur leur lieu de travail chaque jour en Europe. Il s'agit de maçons, de pompiers ou d'employés de bureau qui sont allés travailler pour gagner leur vie et qui, au lieu de cela, ont vu leur vie cruellement écourtée par le cancer.
"La Commission européenne a déjà rendu les limites d'exposition plus sûres, mais elle sait qu'elle peut faire plus pour empêcher les travailleurs de contracter un cancer lié à l'amiante. C'est pourquoi elle a promis de présenter une directive sur le dépistage, l'enregistrement et la surveillance de l'amiante dans les bâtiments.
"C'est pourquoi, à l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer, j'appelle à nouveau la présidente von der Leyen à mettre fin au retard pris dans l'adoption de cette directive vitale et à tenir enfin la promesse qu'elle a faite de veiller à ce que les bâtiments dans lesquels les gens travaillent soient sûrs, comme la Commission l'a fait pour ses propres bureaux dans les années 1990.
"Le rapport de la Commission sur le cancer montre que les cancers professionnels constituent toujours une menace sérieuse et qu'ils touchent de manière disproportionnée les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables. Leurs vies ne doivent pas être sacrifiées sur l'autel de la déréglementation. Garantir la sécurité et la santé des travailleurs est bon pour la compétitivité, et c'est fondamentalement la bonne chose à faire.