C’est l’UE qui le dit : ce sont les prix, pas les salaires, qui alimentent l’inflation

La Commission européenne partage l’avis des syndicats selon lequel ce sont les augmentations des prix, singulièrement les prix de l’énergie, plutôt que les salaires qui constituent le principal moteur de l’inflation.

Dans ses prévisions économiques de l'été, la Commission explique que « la hausse des prix de l’énergie reste la première cause de l’inflation » et qu’« il est peu probable de voir se développer une interdépendance persistante entre les salaires et l’inflation » vu que la croissance des salaires réels reste négative.

Cette déclaration intervient après que la Banque centrale européenne ait confirmé que « de nombreuses entreprises pourraient accroître leurs profits, ce qui souvent implique que ce sont les clients plutôt que les actionnaires qui font les frais du choc inflationniste ». Les chiffres d’Eurostat montrent également que les entreprises européennes ont augmenté la part de leurs profits depuis le début de la pandémie.

C’est pourquoi les syndicats demandent que la priorité soit donnée aux politiques suivantes :

-       Une taxe sur les bénéfices excessifs des grandes compagnies énergétiques en particulier. Le produit de cette taxe devrait être utilisé pour réduire les inégalités croissantes et créer des emplois de qualité en investissant dans une transition juste vers une économie verte.

-       Une augmentation des salaires minimaux légaux (là où ils existent) et la relance de cycles de négociation collective, particulièrement au niveau sectoriel, pour parvenir à une revalorisation équitable des rémunérations.

-       Refinancer et prolonger le mécanisme européen de soutien d’urgence SURE afin de stabiliser l’économie et de protéger l’emploi, d’accompagner les processus climatiques et numériques et de soutenir les mesures sociales nationales visant à limiter les conséquences de la guerre en Ukraine.

Réagissant aux prévisions économiques de l’été de la Commission européenne, Liina Carr, Secrétaire confédérale de la CES, a déclaré :

« Une fois encore, les travailleurs doivent payer pour une crise dans laquelle ils n’ont joué aucun rôle tandis que dirigeants et actionnaires voient leur compte en banque gonfler et gonfler encore. »

« La BCE, et maintenant la Commission, l’ont dit clairement : les augmentations des prix – pas les salaires – alimentent l’inflation. »

« Cela signifie que les travailleurs sont punis deux fois par les entreprises : d’une part, la valeur de leurs salaires, et donc la valeur de leur pouvoir d’achat, sont fortement érodées, alors que, d’autre part, ils doivent payer des prix toujours plus élevés pour les biens de tous les jours afin de préserver les bénéfices des entreprises. Le résultat final est que les pauvres deviennent plus pauvres et que les riches deviennent plus riches. »

« Il est temps de mettre fin à cette escroquerie en imposant une taxe sur les superbénéfices, en assurant une revalorisation équitable des rémunérations et en renouvelant le mécanisme SURE de soutien à l’emploi. »