Droits commerciaux et droits du travail : accords inefficaces, révision urgente nécessaire

La Commission européenne a officiellement demandé aujourd’hui des consultations avec le gouvernement de Corée du Sud à propos du défaut de mise en œuvre des droits fondamentaux du travail.

Cette initiative a été saluée par la Confédération européenne des syndicats (CES) qui, avec la Fédération des syndicats coréens et la Confédération coréenne des syndicats, réclame depuis longtemps que des consultations soient initiées en raison de la triste situation des droits des travailleurs en Corée du Sud.

Selon l’Indice mondial 2018 de la Confédération syndicale internationale (CSI) (https://www.ituc-csi.org/IMG/pdf/ituc-global-rights-index-2018-fr-final-2.pdf), ce pays se classe parmi les pires pays au monde n’offrant pas de garantie des droits des travailleurs.

La CES espère que ces consultations persuaderont la Corée du Sud de s’attaquer aux violations incessantes des conventions de l’Organisation internationale du travail des Nations unies. Toutefois, comme c’est le cas pour tous les accords commerciaux de l’UE, celui signé avec la Corée du Sud ne prévoit malheureusement aucune sanction en cas d’infractions aux droits du travail.

La CES réitère donc la demande pressante faite au gouvernement de Corée du Sud de ratifier les conventions fondamentales de l’OIT, notamment les conventions N° 29 et 105 (abolition du travail forcé) ainsi que les conventions N° 87 et 98 (liberté syndicale et droit d’organisation et de négociation collective).

Liina Carr, Secrétaire confédérale de la CES, a déclaré : « Il ne peut y avoir de mondialisation équitable sans respect des droits fondamentaux des travailleurs. Nous plaidons pour une révision des dispositions portant sur la mise en œuvre des droits du travail dans les accords européens de libre-échange existants, y compris l’AECG (CETA), et dans tous les nouveaux accords commerciaux afin d’y inclure des clauses contraignantes en matière de droits des travailleurs s’accompagnant de sanctions si ces droits ne sont pas respectés. Cela est particulièrement important pour les prochains accords avec le Mexique et le Mercosur. »