Feuille de route de l'UE pour les droits des femmes : les syndicats demandent des actes, pas des mots

Ayant reçu l'assurance de la Commission que tout retour en arrière sur la directive relative à la transparence des rémunérations, la Confédération européenne des syndicats (CES) doit aujourd'hui approuver sous conditions la feuille de route pour les droits des femmes.

La feuille de route comprend des principes importants, reconnaissant la nécessité de combler l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes, d'investir dans des emplois de qualité dans le domaine des soins et de garantir des lieux de travail exempts de violence fondée sur le genre. Il s'agit là de revendications de longue date de la CES.

La feuille de route comporte des avancées importantes, parmi lesquelles l'engagement d'introduire des mesures contraignantes pour lutter contre la violence fondée sur le genre sur le lieu de travail. Il est essentiel que cette déclaration politique volontaire soit suivie d'une législation contraignante, de droits applicables et d'un dialogue social fort.

Les lignes rouges de la CES pour l'approbation

L'approbation conditionnelle de la CES repose sur trois exigences essentielles :

  • Pas de recul sur les droits existants - Chaque directive sur l'égalité déjà adoptée doit être pleinement appliquée. La CES n'acceptera aucun affaiblissement, retard ou déréglementation - en particulier en ce qui concerne la directive sur la transparence des rémunérations.
  • Transformer les mots en lois - La feuille de route doit déboucher sur une action européenne contraignante et ne pas rester une déclaration politique. Cela inclut de nouvelles mesures ambitieuses dans la future stratégie pour l'égalité entre les femmes et les hommes, telles qu'une protection plus forte contre la violence fondée sur le genre dans le monde du travail.
  • Mettre les travailleurs et les syndicats autour de la table - Les syndicats et les partenaires sociaux doivent jouer un rôle central dans la conception et la mise en œuvre des politiques d'égalité entre les femmes et les hommes. Le dialogue social et la négociation collective sont essentiels pour réaliser de réels progrès pour les femmes au travail.

La CES continuera à faire pression en faveur d'une stratégie audacieuse en matière d'égalité entre les femmes et les hommes 2026-2030, qui doit être présentée par la Commission le 8 mars 2026, en veillant à ce que les principes de la feuille de route se traduisent par des mesures ambitieuses et contraignantes qui protègent et font progresser les droits des femmes en Europe.

Isabelle Schömann, secrétaire générale adjointe de la CES, a déclaré:

"La feuille de route peut réaffirmer des principes importants, mais les principes seuls ne changeront pas la réalité quotidienne des femmes en Europe. L'égalité entre les femmes et les hommes n'est pas facultative : il s'agit d'un droit fondamental ancré dans les traités. La feuille de route doit encore prouver sa valeur, et cela n'arrivera que si ses principes sont traduits en actions contraignantes."

Gloria Mills, présidente du comité des femmes de la CES, a déclaré :

"Nous ne pouvons pas laisser les tentatives des entreprises de nous ramener en arrière nous empêcher d'aller de l'avant. Bien que les engagements que nous avons reçus de la Commission, à savoir qu'aucun des droits durement acquis dans la directive sur la transparence des rémunérations ne sera annulé, soient positifs, une réponse défensive n'est pas suffisante. La Commission doit maintenant redoubler d'efforts pour faire avancer les mesures concrètes qui renforcent les droits des femmes.