Bruxelles, 11/09/2008
La stratégie européenne de croissance intelligente et d'investissement est basée sur deux principes clés:
• Utiliser la force de l'Europe en agissant ensemble. Si tous les gouvernements agissent et investissent ensemble, au même moment et avec la même orientation, l'impact sur la demande sera deux fois plus important étant donné que le marché européen est intégré.
• La politique de demande est une politique structurelle. La priorité accordée à l'initiative européenne en matière d'investissement doit être axée sur la nécessité de réduire la dépendance excessive de nos économies à l'égard du pétrole. C'est là une des principales réformes structurelles dont l'Europe a besoin, et non d'une modération des salaires ou de "licenciements faciles".
Cette stratégie européenne de croissance intelligente doit être mise en oeuvre de la façon suivante:
• utiliser à bon escient le Pacte réformé de stabilité et de croissance. La Commission et le Conseil de l'Europe doivent définir les types d'investissements susceptibles de promouvoir une croissance intelligente afin de les exclure (temporairement) de la procédure de gestion du déficit.
• émettre une obligation internationale de la Banque européenne d’investissement afin de financer cette stratégie européenne de croissance intelligente, répondant ainsi à la forte demande du reste du monde pour les actifs libellés en euros.
• mettre en place une volonté paneuropéenne afin de s’attaquer à la fraude et à l’évasion fiscales des grosses fortunes et des sociétés. Cette démarche permettrait de générer des rentrées significatives que l’on affecterait à une croissance intelligente bénéficiant à tous les membres de la société.
• organiser la solidarité économique européenne pour transformer les États membres ayant un déficit public faible et une balance des paiements nettement positive en moteurs de croissance pour le reste de l’économie européenne.
Reiner Hoffmann, Secrétaire général adjoint de la CES, souligne: "Les décideurs économiques commettraient une grave erreur s'ils réagissaient au ralentissement économique en maintenant une attitude attentiste ou, pire, en s'engageant dans une concurrence économique et sociale nationale opposant les pays membres de l'UE. Au contraire, l'Europe doit augmenter les investissements afin de sortir de ce ralentissement économique."
Et d'ajouter: "En nationalisant deux établissements de crédit de premier plan, les Etats-Unis ont officiellement enterré le consensus Washington-Bruxelles-Francfort du "laissez-faire, laissez-passer". L'Europe doit faire de même et adopter des politiques de croissance et des politiques axées sur la demande, favorables à l'emploi."
Résolution du Comité exécutif de juin de la CES: "Il est temps d'agir de concert"