La CES appelle les ministres des finances de la zone euro à mettre fin au « cycle infernal » pour assurer la reprise de l'économie européenne

Bruxelles, 12/03/2006

Au cours des cinq dernières années, les travailleurs et les syndicats ont déjà apporté leur contribution au maintien de la stabilité des prix et à la promotion d'une inflation faible. Ils ont accepté une modération salariale très importante, voire des diminutions de salaire dans certains cas.
Les autres acteurs politiques doivent à présent aussi faire des efforts. Les ministres des finances des pays de la zone euro et la BCE doivent se rencontrer pour mettre fin au "cycle infernal" que mène la politique monétaire et fiscale :

- depuis 2001, les politiques fiscales faussent l'inflation et la poussent à la hausse en augmentant les taxes indirectes et les prix liés au secteur public (prix administratifs). De nouvelles augmentations des taxes indirectes sont encore prévues pour l'/les année(s) prochaine(s);
- cette situation maintient obstinément l'inflation et les prévisions d'inflation au-dessus de 2 %, déclenchant ainsi la décision de la BCE d'augmenter une série de taux d'intérêt;
- toutefois, ces augmentations des taux d'intérêt ralentiront la reprise, poussant ainsi de nouveau le déficit à la hausse;
- le "cycle infernal" est complet lorsque les gouvernements réagissent en augmentant encore plus les taxes indirectes.

Autant dire qu'il s'agit d'une recette de désastre économique. Ce cycle implique une inflation élevée continue, une croissance faiblarde et un déficit public constamment élevé. Cela signifie que les ministres des finances et la BCE infligent eux-mêmes une stagflation interne sur l'économie de la zone euro.

Il faut que cela cesse. La BCE et les ministres des finances de l'UE doivent à présent assumer leurs responsabilités et commencer à mettre en œuvre des politiques qui renforcent la relance frémissante. La CES demande :

- un moratoire sur les taxes indirectes et les prix administratifs, qui permettrait à l'inflation de tomber à 1,2 % et moins;
- une meilleure coordination, dans l'ensemble de l'UE, des politiques fiscales et monétaires, afin de stimuler la demande intérieure et de soutenir une croissance économique forte.