La CES condamne l'appel à la prolongation du temps de travail hebdomadaire qu'elle juge opportuniste : une semaine de travail de 40 heures n'est pas ce dont l'Europe a besoin

Bruxelles, 03/08/2004

Pour sauvegarder des emplois, certaines syndicats ont récemment accepté d'inscrire dans une série d'accords d'entreprise la prolongation du temps de travail. Bien qu'il s'agisse d'exceptions et que les mesures prises sont spécifiques aux entreprises concernées, il y a parmi les employeurs et les gouvernements d'Europe, des agitateurs opportunistes qui récupèrent ces arrangements pour pousser l'opinion publique à revendiquer une prolongation générale du temps de travail.

‘Il est très étrange de voir que les opposants à la pratique de conclure des conventions collectives de branche sont ceux-là même qui, aujourd'hui, préconisent d'étendre à toute les entreprises d'Europe des mesures apportant un soulagement à deux ou trois entreprises. L'Europe n'a pas besoin de semaines de travail plus longues, elle a besoin de travailler plus intelligemment' déclare John Monks, le Secrétaire général de la Conféderation européenne des syndicats (CES).

Une prolongation générale du temps de travail hebdomadaire ne résoudra pas le problème de l'emploi en Europe ; au contraire, il l'aggravera. Si elle n'est pas accompagnée d'une augmentation de 15% de l'offre et de la demande, une augmentation de 15% du temps de travail revient à mettre en péril un emploi sur sept. Il est difficile de voir d'où pourra bien provenir cette augmentation de 15% de la demande au niveau européen. Le résultat final sera une faible croissance, une croissance sans création d'emplois et une économie au bord de la déflation.

La CES organisera une contre-attaque à cette offensive perverse afin de défendre un droit crucial acquis par les travailleurs au cours des dernières décennies (la diminution du temps de travail). Pour cela, elle fournira à ces affiliés les informations exactes sur le contenu spécifique des accords d'entreprise concernés. De même, le comité de coordination des négociations collectives en Europe de la CES procèdera à des échanges d'informations complémentaires et débattra de la situation lors de sa prochaine réunion, qui se tiendra en septembre.