Bruxelles, 09/01/2008
La Banque centrale européenne continue d'utiliser l'argument selon lequel les augmentations de prix du pétrole provoqueront une augmentation des salaires et une spirale inflationniste. Or, cette opinion est fausse pour deux raisons:
- Les salaires horaires n'augmentent que de 2,6 % et la part des salaires dans le revenu total continue de baisser, de sorte qu'une croissance plus forte des revenus salariaux ne représente pas une menace inflationniste.
- Avec un taux de change de l'euro surévalué et un système financier qui reste empêtré dans la tourmente des sub-prime, la zone euro a besoin d'une forte croissance des salaires pour continuer à garantir la croissance économique et la création d'emplois.
De plus, la CES est alarmée par le fait que la BCE semble apporter un soutien à la concurrence inéquitable et effrénée en qualifiant les salaires minimums "d'inutiles", même dans une situation où les niveaux de salaires peuvent chuter aussi bas que trois à quatre euros l'heure. La BCE dépasse largement le cadre de son mandat tel qu'il est défini par le Traité européen.
Reiner Hoffmann, Secrétaire général adjoint de la CES, a déclaré: « La BCE attaque les conventions collectives et les salaires équitables pour masquer le fait que son conseil d'administration est apparemment incapable d'apporter une réponse politique à l'appréciation du taux de change de l'euro et à la crise financière des sub-prime en réduisant les taux d'intérêt. C'est totalement inutile ».