La CES incite vivement les dirigeants du G20 à faire de la lutte contre les graves inégalités, le chômage et le travail précaire un nouveau moteur de croissance économique mondiale

Bruxelles, 23/09/2009

Le G20 doit prendre des mesures fermes sur une réglementation effective des marchés financiers. Il est certes utile et souhaitable de limiter les salaires et les primes des dirigeants, mais cela ne suffit pas. Pour avoir l’assurance qu’une telle crise ne puisse pas se reproduire, il est essentiel de prendre des décisions contraignantes sur la surveillance des marchés financiers et de mettre en place des exigences suffisantes concernant les réserves de capitaux. Il est également important de lutter contre les paradis fiscaux.

La CES rappelle aux dirigeants du G20 que les inégalités croissantes, associées à une dégradation systématique des salaires et des conditions de travail, sont à l’origine de déséquilibres mondiaux.

Voici comment une inégalité croissante et élevée produit le phénomène du déséquilibre mondial:

- Des inégalités importantes et croissantes transfèrent les revenus de groupes à haut taux de consommation vers des groupes à revenu et à taux d’épargne élevés.
- Cette situation provoque un déficit de la demande globale.
- Aux États-Unis et au Royaume-Uni, le déficit de la demande globale est compensé par l’innovation financière, ce qui conduit les ménages à s’endetter afin de pouvoir suivre l’évolution de la demande de consommation.
- Par ailleurs, des pays tels que l’Allemagne, le Japon et la Chine poursuivent des stratégies de croissance axées sur les exportations, substituant ainsi la demande d’exportations à une demande intérieure morose.
- Dans le monde entier, les réactions politiques divergentes à une tendance commune aux inégalités croissantes créent tout à la fois des déficits et des surplus importants des comptes courants.

Pour la CES, « l’accord global sur la croissance » du G20 doit prendre des mesures pour mettre fin à la « guerre actuelle contre la main-d’oeuvre » tout en renforçant le rôle des syndicats et de la négociation collective afin de donner aux travailleurs une part équitable des bénéfices de la croissance et du progrès économiques.

Selon John Monks, Secrétaire général de la CES: "Un accord global sur la croissance et les emplois requiert avant tout des salaires équitables, des emplois stables, des négociations collectives plus développées et davantage d’égalité. L’ Europe, où l’inégalité, le chômage et les pratiques de travail précaires se sont fortement répandues au cours de la décennie écoulée, n’y fait pas exception. A Pittsburgh et par la suite, l’UE doit prendre la tête de ces questions".