Bruxelles, 24/04/2008
L'orientation générale du rapport de la CES est que la politique macro-économique ne peut demeurer inerte et regarder les chocs se multiplier à travers l'économie, minant ainsi la confiance et les espérances bien ancrées.
Alors que la politique monétaire devrait normalement être la « première ligne de défense », le rapport de la CES note que la Banque centrale européenne (BCE) est "portée disparue". La BCE se souvient des taux d'inflation passés et présents et omet d'identifier l'important potentiel de désinflation de la zone euro (la formation des salaires reste disciplinée, la bulle des matières premières va éclater et le taux de change de l'euro devrait continuer à s'apprécier). Des réductions de taux d'intérêt sont attendues depuis longtemps.
Le rapport de la CES affirme qu'en l'absence de politique monétaire, la politique fiscale devrait combler le vide. La gouvernance économique en Europe et dans la zone euro devrait être sensiblement renforcée. La politique fiscale des Etats membres devrait être étroitement coordonnée afin:
- d'éviter d'empirer la situation en collant à des objectifs de déficit rigides. Les stabilisateurs automatiques devraient pouvoir fonctionner dans la mesure la plus large possible.
- d'améliorer la situation en modifiant la composition des budgets publics et en ciblant les dépenses et/ou mesures fiscales qui ont le plus d'impact sur la demande globale. Cela implique des mesures pour ceux qui sont économiquement faibles plutôt que de nouvelles réductions d'impôt pour les riches.
- de transformer les Etats membres à faible déficit et compte courant élevé en moteurs de croissance pour le reste de l'économie européenne.
La CES incite vivement la Commission et les ministres des finances à convoquer un conseil ECOFIN extraordinaire, auquel les partenaires sociaux européens seraient invités, afin de mettre en place une telle gouvernance économique.
Enfin, le rapport de la CES propose que la Commission et les ministres des finances examinent l'idée d'une nouvelle Initiative européenne en matière de croissance intelligente, mettant l'accent sur l'investissement dans le développement durable et soutenue par des obligations européennes à émettre sur les marchés internationaux.
Selon Reiner Hoffmann, Secrétaire général adjoint de la CES: « La résistance aux chocs devient le nouvel alibi permettant à la politique macroéconomique d'adopter une attitude attentiste alors que l'économie s'effondre. Cependant, les décideurs européens devraient comprendre que les économies "résistantes" ont tendance à avoir des politiques de demande très actives. Il n'y a rien d'automatique dans la résistance aux chocs ».
- Rapport de la CES: ‘"Il est temps d'agir" (Uniquement en anglais)