Bruxelles, 15/03/2007
Les inégalités persistent et augmentent dans l'Union européenne, même si cette dernière reste la zone géographique où ces inégalités sont les moins importantes par rapport à d'autres parties du monde, grâce notamment à l'existence généralisée de systèmes de protection sociale, de services publics, du dialogue social et des syndicats oeuvrant pour la garantie de la solidarité mutuelle.
Durant ce premier cinquantenaire, l'UE s'est progressivement engagée en faveur de hauts niveaux de protection sociale, de justice sociale et d'égalité des chances pour tous. La reconnaissance du dialogue social européen, le programme de travail en matière de politique sociale constituent des étapes essentielles sur la voie d'une Europe plus sociale et l'élaboration d'un modèle social européen. D'autres mesures sociales importantes ont été prises par la suite comme la santé et la sécurité sur les lieux de travail, la non-discrimination, l'égalité de genre, le droit à l'information et la consultation et la création des comités d'entreprise européens.
En tant que partenaire social européen, la CES a montré qu'elle était un partenaire responsable dans la formulation des politiques en Europe.
“{Cependant, depuis la fin des années 1990, les progrès sont en panne au risque de mettre en péril la confiance des citoyens dans le projet européen. L'Union doit avoir un projet ambitieux pour résoudre durablement le chômage et la précarité en constante progression. Elle doit trouver les solutions les plus équitables pour faire face à l'émergence des nouveaux contrats atypiques qui fragilisent les travailleurs. Nous insistons sur la nécessité d'avoir plus d'emplois et surtout des emplois de meilleure qualité. Nous appelons également l'Union à s'engager à sortir la Constitution de l'impasse institutionnelle dans laquelle elle se trouve.
La Constitution contient en effet les instruments nécessaires pour élaborer une Europe sociale, notamment la Charte des droits fondamentaux qui doit demeurer dans le traité constitutionnel. La CES a, à maintes reprises, lancé des signaux d'alarme sur le manque de dimension sociale du marché intérieur européen: l'incapacité de supprimer l'opt-out de la directive sur le temps de travail et le projet initial de la directive Bolkestein en sont des exemples marquants. De même, l'UE doit adopter d'urgence le projet de directive garantissant un traitement équitable aux travailleurs intérimaires et la Commission européenne doit présenter des propositions sur la protection des nouvelles formes de travail atypique. Des services publics de qualité, sont un des domaines à ne pas négliger non plus} ”, a déclaré John Monks, Secrétaire général de la CES.
“Les récents débats européens ont montré l'importance d'avoir une stratégie commune en matière d'énergie, afin de protéger les emplois et l'approvisionnement. De même, le changement climatique devra être une priorité pour les décennies à venir, aussi bien au niveau écologique mais aussi pour les nouvelles opportunités en matière d'emploi et de cohésion sociale”.
Cinquante ans après la signature du traité de Rome, il est plus important que jamais de comprendre que la dimension sociale de l'Europe représente un investissement humain essentiel et que la politique sociale est aussi importante que la politique économique.
- Annexe: déclaration de la CES pour le cinquantième anniversaire du traité de Rome