La Confédération européenne des syndicats (CES) dénonce aujourd’hui la proposition de la Commission européenne visant à limiter le droit de grève dans le secteur de la gestion du contrôle du trafic aérien.
Elle demande que la Commission supprime toutes les références faites à des restrictions du droit de grève dans son initiative pour « Une aviation ouverte et connectée » publiée le 8 juin.
La proposition de la Commission prévoit :
- la déclaration anticipée des grèves par les syndicats ;
- la notification individuelle par les membres du personnel de leur intention de participer à une grève ;
- la protection du droit de survol des États membres affectés par les grèves ;
- la protection lors des périodes de pointe du trafic aérien.
« Le droit de grève est un droit fondamental garanti par les législations européenne et internationale », explique Esther Lynch, Secrétaire confédérale de la CES. « Le limiter est antidémocratique, inacceptable et totalement contraire à l’ambition déclarée à maintes reprises par le Président Juncker de créer une Europe sociale triple A. »
« Négociations et accords entre travailleurs et employeurs ne sont possibles que si les travailleurs ont le pouvoir de faire grève si tel est leur choix. Sans ce droit, tout le pouvoir est aux mains des employeurs. La Commission européenne commet une grave erreur en proposant cette nouvelle restriction des droits des travailleurs. »
Dans une lettre adressée aujourd’hui au Président Juncker, au Vice-président Dombrovskis et aux Commissaires Thyssen et Bulc, le Secrétaire général de la CES, Luca Visentini, rappelle que la Commission a récemment refusé d’inclure le droit de grève dans la proposition de socle européen des droits sociaux car ce droit ne relève pas de la compétence de l’UE ! Il se plaint également du fait que les syndicats n’ont pas été consultés et que certaines recommandations sont contraires à plusieurs constitutions et législations nationales.
La lettre accuse la Commission de « toujours présenter des recommandations détaillées comme celles-ci uniquement pour limiter ou démanteler les droits sociaux (tels que le droit de grève, la négociation collective, la protection du marché du travail, l’adéquation des pensions, etc.) mais jamais pour promouvoir et renforcer ces mêmes droits. »
Une résolution adoptée aujourd’hui par le Comité exécutif de la CES conclut que « La Commission doit décider si elle est pour ou contre l’Europe sociale ».
Dans sa lettre et sa résolution, la CES demande le retrait de la proposition visant à limiter le droit de grève des contrôleurs du trafic aérien. La CES coopère avec la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF) et les syndicats nationaux afin de supprimer cette menace sur les droits des travailleurs.