La Confédération européenne des syndicats (CES) appelle la Commission européenne à s’attaquer à la cause numéro un de maladie professionnelle en Europe : l’épidémie de douleurs au dos, aux épaules, au cou, aux coudes, aux mains et aux genoux qui représente une sérieuse perte de qualité de vie pour les travailleurs et des millions de journées d’absence au travail.
Le coût pour les employeurs, les travailleurs et les services de santé a été estimé à 163 milliards d’euros.
« Le mal de dos paralyse l’Europe » a déclaré Esther Lynch, Secrétaire confédérale de la CES. « Près de 9 millions de journées de travail ont été perdues en France à cause de maux de dos et d’autres troubles musculo-squelettiques et cela ne fera qu’empirer en raison du vieillissement de la main-d’œuvre. »
En 2013, la Commission européenne a refusé de soutenir une directive sur « l’ergonomie sur le lieu de travail » proposée par les employeurs et les syndicats et, au lieu de cela, a publié une recommandation non contraignante.
« Il est temps que la Commission admette que sa recommandation n’est pas suffisante et qu’il faut en faire davantage. »
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) liés au travail sont causés par des tâches qui sollicitent trop le corps et sont associés à un travail impliquant des positions du corps fixes ou contraintes, une répétition continue de mouvements, des efforts concentrés sur des parties du corps telles que le poignet et la main et un rythme de travail qui ne laisse pas au travailleur suffisamment de contrôle, de marge de manœuvre opérationnelle ou de temps de récupération entre les mouvements. Tout concourt à démontrer que l’augmentation du rythme de travail oblige les travailleurs à fonctionner dans une atmosphère d’urgence permanente et réduit leur marge opérationnelle.
Les travailleurs les plus à risque sont ceux des secteurs de l’alimentation, des produits métalliques, de l’automobile, de la construction, de l’agriculture, des transports et de la santé.
La prévention est essentielle et cela veut dire qu’il faut concevoir le travail en fonction de l’être humain. Les comités pour la santé et la sécurité au travail, une application effective des réglementations ainsi que des incitants économiques visant à réduire les TMS constituent le meilleur espoir pour améliorer la situation sur les lieux de travail dans l’UE.
Au nom de la CES, Esther Lynch lancera cet appel lors d’une conférence sur le thème « Alléger le fardeau des maladies chroniques liées au travail » organisée aujourd’hui à Bruxelles par la Ligue européenne contre le rhumatisme (EULAR) et à laquelle participera la Commissaire Marianne Thyssen.