Le modèle social européen est la clé de la réussite économique

Lors du Sommet social tripartite d'aujourd'hui, une délégation de la Confédération européenne des syndicats (CES) a présenté son plan pour renforcer l'Europe en s'attaquant au sous-investissement, en renforçant les emplois de qualité et en prenant des mesures en faveur du logement abordable.

S'appuyant sur le dernier Observatoire de la croissance et de l'emploi CES-ETUI, la secrétaire générale Esther Lynch a souligné que les faits montrent une vérité simple : en Europe, les pays dans lesquels la productivité est la plus élevée disposent de systèmes de protection des travailleurs et de négociation collective solides.

Le sous-investissement chronique dans l'innovation, la technologie et les travailleurs est la principale raison du ralentissement de la croissance de la productivité dans l'UE. Dans le même temps, la croissance des salaires est restée bien en deçà de la productivité, empêchant les travailleurs de bénéficier des progrès réalisés grâce à leur travail.

Selon M. Lynch, l'inversion de cette tendance nécessite une nouvelle vague d'investissements, qui stimule la demande, soutient les transitions justes et renforce la base industrielle de l'Europe. À cette fin, la CES a présenté deux propositions concrètes lors du sommet :

  • Une prospective conjointe des institutions européennes et des partenaires sociaux, axée sur les emplois, les secteurs économiques et les régions, afin d'anticiper les changements et d'orienter les politiques ;
  • Un pacte européen pour les investissements dans l'innovation, la technologie, les travailleurs et les transitions justes comme moyen d'augmenter la productivité.

Il est essentiel que ces mesures soient accompagnées d'une loi sur les emplois de qualité qui réponde aux besoins des travailleurs, qu'il s'agisse de l'IA, du stress, d'une transition juste ou du droit à la déconnexion. Il est important qu'elle mette un terme à l'exploitation, notamment dans le cadre de la sous-traitance et des intermédiaires du marché du travail.

L'Observatoire brosse un tableau sombre de la crise du logement qui frappe l'Europe. Dans 16 États membres, les frais de logement représentent aujourd'hui plus de la moitié du salaire minimum d'un travailleur à temps plein. Dans certaines capitales, le loyer à lui seul dépasse les revenus mensuels. L'accès à un logement décent est une question de dignité humaine fondamentale, et la situation est aujourd'hui si grave qu'elle compromet la stabilité et la croissance.

Esther Lynch, secrétaire générale de la CES, a déclaré :

"Le moment est venu de redoubler d'efforts. Nous devons investir dans les travailleurs, dans l'innovation et la technologie, dans des logements abordables et des services publics de qualité. C'est ainsi que nous construirons une Europe plus forte et plus juste.

"On ne stimule pas la productivité en réduisant les salaires ou en supprimant les protections. Les pays les plus productifs d'Europe sont aussi ceux qui traitent le mieux leurs travailleurs. Et lorsque la productivité augmente, les salaires doivent également augmenter, car lorsque les travailleurs ont de l'argent en poche, ils le dépensent dans l'économie réelle, ce qui stimule la demande intérieure et renforce l'Europe dans un monde en mutation".

 

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Photo de groupe de la délégation syndicale au sommet social tripartite
Publié le22.10.2025
Communiqué de presse