Malgré les fonds européens disponibles, un quart des États membres n’ont accordé que peu ou pas d’aide au revenu aux travailleurs indépendants ou précaires durant la crise du Covid.
Les mesures d’aide au revenu et à l’emploi mises en place dans le cadre du programme européen SURE doté de 100 millions d’euros ont soutenu 42 millions de travailleurs au pic de la crise en mai.
La Commission européenne a explicitement déclaré que les prêts d’urgence « aideront les États membres à couvrir les coûts directement liés au financement des dispositifs nationaux de chômage partiel, ainsi que d'autres mesures similaires … en particulier pour les travailleurs indépendants ».
Pourtant, les travailleurs non standards n’ont pas bénéficié d’une aide suffisante dans sept États membres :
Bulgarie, Croatie, Chypre : ces pays n’ont prévu aucune aide aux indépendants dans leurs demandes au titre des fonds SURE.
Allemagne : les travailleurs temporaires et indépendants n’ont accès ni aux indemnités pour travail à temps réduit ni aux prestations de chômage.
Hongrie : des allocations ne sont accordées qu’aux indépendants dans les secteurs de la restauration et du tourisme.
Italie : allocation unique couvrant 2-3 mois durant la première vague pour les travailleurs indépendants, saisonniers et non standards. Durant la deuxième vague, seules quelques catégories de travailleurs sont soutenues dans un nombre limité de secteurs. La plupart des travailleurs indépendants, saisonniers et non standards ne reçoivent aucune aide.
Ces informations ont été recueillies auprès des affiliés nationaux de la CES et sont reprises dans un rapport sur les mesures prises pour protéger les emplois et les revenus durant la pandémie.
La CES et les organisations patronales européennes ont envoyé une lettre commune aux ministres des finances européens et à la Commission européenne pour leur demander que les lacunes en matière d’aide aux travailleurs non standards soient comblées.
Le Secrétaire général de la CES, Luca Visentini, a déclaré :
« Des millions d’emplois ont été sauvés durant la pandémie grâce aux régimes de chômage à temps partiel que les syndicats ont obtenus mais trop de travailleurs sont encore exclus de toute aide. »
« De nombreux travailleurs indépendants et précaires n’ont reçu que très peu voire aucune aide financière cette année ce qui est tout à fait inadmissible puisque l’UE a mis à disposition des États membres des fonds spécifiquement destinés à venir en aide à ces travailleurs. »
« Ces failles dans les régimes d’aide ont contribué à une augmentation de 2 millions de chômeurs au cours de l’année écoulée, les plus affectés étant les jeunes et les femmes. »
« Les régimes de chômage à temps partiel doivent être prolongés jusqu’à une véritable reprise économique, non seulement dans le temps mais aussi pour faire en sorte que les indépendants et les travailleurs précaires soient couverts dans tous les pays. »