Les PDG européens réunis à Davos gagneront en 4 jours jusqu'à 2 ans du revenu moyen

Au cours des quatre jours durant lesquels les Présidents directeurs généraux d’entreprises européennes participeront au Forum économique mondial à Davos, ceux-ci gagneront plus que ce que la plupart des travailleurs gagnent en 18 mois voire en 2 ans.

Selon les chiffres publiés par l’agence de presse économique Bloomberg, durant ces 4 jours, la rémunération des chefs d’entreprises rapportée au revenu moyen des travailleurs dans leur pays respectif équivaudra à :

  • plus de 2 ans du revenu moyen (PIB par habitant) au Royaume-Uni ;
  • plus d’un an et 10 mois aux Pays-Bas ;
  • plus d’un an et 8 mois en Suisse ;
  • plus d’un an et 7 mois en Espagne ; et
  • 18 mois du revenu moyen en Allemagne.

« Les chefs d’entreprise participant au Forum de Davos doivent s’accorder sur quelque chose qui rendra le monde meilleur pour tous s’ils veulent pouvoir justifier qu’ils gagnent plus d’un an du revenu annuel moyen », a déclaré Luca Visentini, Secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), également présent à Davos. « J’exhorterai les PDG à mériter leurs salaires en soutenant des augmentations salariales équitables pour les travailleurs dans leurs entreprises et leurs chaînes d’approvisionnement. »

« Le thème du Forum économique mondial de cette année est « Construire un avenir commun dans un monde fracturé » et les PDG pourraient déjà y contribuer en acceptant de partager les revenus de manière plus équitable », prolonge Esther Lynch, Secrétaire confédérale de la CES. « Cela signifie protéger les droits syndicaux et la négociation collective au sein de leurs propres entreprises et chaînes d’approvisionnement et endiguer le recours croissant aux faux emplois indépendants. »

Outre son appel en faveur des droits syndicaux et de la négociation collective pour obtenir des augmentations salariales justes, la CES plaide pour un débat plus large sur des mesures destinées à contrôler les rémunérations excessives des chefs d’entreprise. De telles mesures pourraient par exemple consister à :

  • exiger des entreprises qu’elles publient le rapport de rémunération entre PDG et travailleur (comme c’est le cas aux ÉtatsUnis et cette mesure devrait suivre également au Royaume-Uni) ;
  • donner davantage de pouvoir aux travailleurs et aux actionnaires au niveau des rémunérations des PDG et des cadres supérieurs ;
  • réduire la partie de la rémunération liée au marché boursier en faveur d’une rémunération axée davantage sur le long terme et la pérennité de l’entreprise ;
  • un plafond légal portant sur le rapport entre rémunérations (ou même un plafond ou un impôt applicable aux rémunérations excessives) ;
  • bannir la clause du secret des rémunérations dans les contrats de travail.

« Il faut que les travailleurs bénéficient d’augmentations salariales équitables afin de stimuler la demande économique et de combattre les inégalités », ajoute Luca Visentini. « C’est vrai pour l’Europe tout comme pour d’autres parties du monde. »

Pour plus d’informations sur le rapport entre la rémunération des chefs d’entreprise et le revenu moyen établi par Bloomberg, voir : https://www.bloomberg.com/news/articles/2017-12-28/ceos-in-u-s-india-earn-the-most-compared-with-average-workers

16.01.2018
Communiqué de presse