La Confédération européenne des syndicats (CES) a déclaré que les personnes qui travaillent pour les plateformes en ligne (telles que Uber, Deliveroo, Foodora et Amazon Mechanical Turk) méritent mieux que :
- Les récentes conclusions du Sommet européen sur l’« Europe numérique » qui a souligné les « immenses opportunités pour la croissance et l’emploi » sans même mentionner les emplois précaires, mal payés et sans droits offerts par les plateformes en ligne ;
- L’absence de réponse de la Commission européenne aux demandes du Parlement européen de réglementer les droits du travail et les droits sociaux dans une Europe numérique.
La CES exige :
- Une législation européenne concernant les conditions de travail des plateformes en ligne pour assurer que les employeurs prennent leurs responsabilités à l’égard de celles et ceux qu’ils emploient (et que souvent ils traitent abusivement comme étant indépendants).
- Que la Commission présente une proposition pour la révision de la directive relative à la déclaration écrite afin qu’elle couvre les plateformes en ligne (la directive oblige l’employeur d'informer par écrit les travailleurs des conditions applicables à la relation de travail).
Dans une résolution adoptée cette semaine, les syndicats européens déclarent : « Les plateformes en ligne prétendent offrir une plus grande liberté alors qu’en réalité les travailleurs se plaignent de niveaux de contrôle excessifs, de travail peu qualifié, de faibles rémunérations et de l’impossibilité de les négocier, de conditions de travail précaires et du manque de protection en matière de santé et de sécurité. »
« De nombreux travailleurs de ces plateformes ne sont pas indépendants bien que plusieurs plateformes les traitent comme tels », précise Thiébaut Weber, Secrétaire confédéral de la CES. « Au lieu de cela, salaires, conditions de travail et propriété intellectuelle sont dictés par les plateformes. Une réglementation européenne est nécessaire pour mettre fin aux faux emplois indépendants et obliger les plateformes à prendre leurs responsabilités en tant qu’employeurs. »
Et la Secrétaire confédérale de la CES, Esther Lynch, d’ajouter : « La directive relative à la déclaration écrite doit être révisée pour y inclure les plateformes en ligne, non seulement pour donner aux travailleurs une déclaration écrite concernant leurs conditions de travail, mais aussi pour qu’ils jouissent des droits fondamentaux du travail. J’exhorte la Commission européenne à agir d’urgence en lançant une révision approfondie d’une directive qui doit être mise à jour pour tenir compte de pratiques nouvelles et parfois douteuses en matière de travail. »