Les responsables syndicaux européens mettront en garde les Présidents Barroso, Van Rompuy et Renzi quant au fait que :
- L’Union européenne est à deux doigts d’une récession en triple creux ;
- La zone euro est au bord de la déflation ;
- Le risque d’un troisième pic de chômage est réel ;
- Pour sortir de la crise, il faut relancer la demande en favorisant l’investissement.
En prenant la parole lors du Sommet social tripartite le 23 octobre qui aura lieu avant le Sommet européen et les discussions sur l’économie, les responsables syndicaux rappelleront que :
- Au deuxième trimestre 2014, la croissance du PIB a ralenti pour se fixer à 1,3%, en recul par rapport au 1,5% du premier trimestre et sous le niveau du deuxième trimestre 2013.
- 10,1% de la main-d’œuvre de l’UE est sans emploi et qu’en 2013, près d’un travailleur européen sur cinq (19,5%) occupait un travail à temps partiel, soit 3 millions de plus qu’en 2008, ce qui montre que la demande globale de main-d’œuvre a diminué davantage que ne l’indiquent les chiffres de l’emploi.
- Le taux d’inflation globale dans la zone euro est estimé à 0,3% pour septembre alors que la Grèce, l’Espagne et le Portugal sont déjà confrontés à une inflation négative.
La Confédération européenne des syndicats (CES) craint que, si elle n’est pas inversée d’urgence, cette tendance déflationniste aura des conséquences dévastatrices pour l’économie de la zone euro et singulièrement pour les pays fortement endettés qui verront l’importante charge de leur dette encore s’aggraver.
Les investissements ont chuté plus que tout autre élément du PIB par rapport aux niveaux d’avant 2008, avec des baisses spectaculaires dans les pays les plus touchés par la raréfaction du crédit et par les réductions des dépenses publiques. Au cours de la période 2008-2013, les investissements ont ainsi diminué de 21% dans l’ensemble de l’UE, de 4% en Allemagne, de 52% en Irlande, de 56% en Grèce et de 30% en Lettonie.
« L’Europe a besoin d’un programme d’investissement majeur », a déclaré Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES. « Cela signifie des investissements publics pour encourager les investissements privés. Pour qu’il ait un impact, le plan Juncker d’investissement doit prévoir un apport considérable d’argent public frais. »
« De nouvelles réformes du marché du travail qui affaiblissent l’emploi et la protection des revenus ne feront qu’augmenter l’insécurité économique, incitant les ménages à épargner plutôt qu’à dépenser, et enfonçant plus encore l’économie européenne dans la récession et la déflation. »