Bruxelles, 22/01/2010
« Alors que des dizaines de millions de personnes perdent leur emploi, ces mêmes banquiers et financiers, dont l’avidité et l’arrogance ont empoisonné l’économie mondiale, se sont remis à jouer à ce jeu dangereux de la roulette financière. Aucunement intéressés d’aider à résoudre la crise, ils ne pensent qu’à se remplir les poches grâce à des primes encore plus élevées qu’auparavant. Il faut que cela cesse et les autres gouvernements, à l’instar de la détermination affichée par le président Obama, doivent également s’attaquer rapidement à ce problème », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.
L’annonce du retour des primes de plusieurs millions, y compris dans des banques qui ont été sauvées par les contribuables, est une caractéristique particulièrement peu glorieuse de l’économie financière et a suscité une vague d’indignation. En outre, les « rachats avec effet de levier », où les reprises des sociétés sont financées par un endettement colossal, entraînant souvent des pertes d’emploi, restent monnaie courante dans l’économie mondiale.
« Il faut de toute urgence que les gouvernements du monde entier, et surtout l’Union européenne, agissent rapidement et en phase avec les plans américains. Si tel n’est pas le cas, a déclaré John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats, les banquiers n’auront plus qu’à se tourner vers d’autres juridictions pour profiter d’une réglementation inadéquate. La CES demande instamment à l’UE de relever le défi et de résister à la riposte anti-réforme que le secteur financier a déjà lancée. »
Les propositions des États-Unis entendent s’attaquer à l’une des principales causes de la récession mondiale et doivent être vite mises en œuvre en tant que pilier central d’une réforme générale, impliquant d’agir envers les primes et d’adopter des mesures pour limiter les pratiques purement spéculatives dans le secteur financier.
« Alors que les mesures d’incitation des gouvernements ont permis de sauvé des millions d’emplois, au moins dans le court terme, les prétentions du secteur privé restent faibles et les autorités doivent maintenir leurs mesures de relance en dépit des pressions fiscales. Nous avons besoin d’un cadre réglementaire clair et cohérent au niveau international afin de s’assurer que les pratiques bancaires servent à l'économie réelle. Il faut également qu’une imposition sur les transactions financières en vue de réduire la spéculation et de fournir des fonds qui permettront de couvrir les frais de la crise et de créer des emplois durables et décents, de même que le développement fassent partie intégrante des mesures, a annoncé John Evans, secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l'OCDE.