Des leaders syndicaux européens ont rencontré aujourd’hui à Bruxelles la représentante américaine pour le commerce afin de discuter de la manière d’accroître le nombre d’emplois verts tant aux États-Unis qu’en Europe.
Les entretiens de la délégation conjointe de la CES et d’industriAll avec l’ambassadrice Katherine Tai ont porté sur la nécessité de soutenir les entreprises européennes à s’engager dans une transition juste en faveur d’une économie verte des deux côtés de l’Atlantique.
Cette rencontre faisait suite à l’annonce par le gouvernement américain de sa loi sur la réduction de l’inflation et d’un programme d’investissement de 400 milliards de dollars destiné à réduire les émissions de carbone et à améliorer les conditions de rémunération et de travail.
Les responsables syndicaux ont insisté auprès de l’ambassadrice sur la nécessité pour l’Europe et les États-Unis de coopérer plutôt que de se faire concurrence sur ces objectifs environnementaux et sociaux communs.
La délégation a rappelé que la loi a démontré comment les économies majeures peuvent associer l’action pour le climat et des mesures garantissant la qualité de l’emploi – une chose à laquelle l’Europe n’est pas parvenue.
Les syndicats européens appellent la Commission européenne à s’inspirer de cette loi, y compris en faisant dépendre les aides d’État de conditions sociales telles que :
- un engagement en faveur d’un dialogue social et d’une négociation collective effectifs avec les syndicats ;
- l’obligation de consulter les syndicats avant des décisions de fusion et à propos de décisions portant sur les investissements entrants et sortants ;
- l’interdiction du paiement de dividendes par une entreprise bénéficiant d’aides d’État.
La Secrétaire générale de la CES Esther Lynch a déclaré :
« Des échanges commerciaux équitables entre l’UE et les États-Unis profitent aux travailleurs de chaque côté de l’Atlantique et notre rencontre aujourd’hui avait pour but de les maintenir. »
« L’engagement du gouvernement américain à s’attaquer au changement climatique tout en créant des emplois syndiqués et bien rémunérés est digne d’admiration mais ne peut se faire au détriment de travailleurs en Europe. »
« Dans sa réponse à la loi sur la réduction de l’inflation, l’UE devrait non seulement aligner les niveaux de ses subventions aux industries vertes mais aussi suivre l’exemple américain conditionnant le soutien aux entreprises qui respectent les normes les plus élevées en matière de droits des travailleurs et sociaux. »
Luc Triangle, Secrétaire général d’industriAll Europe, ajoute :
« Investir dans des produits énergétiques et des chaînes d’approvisionnement propres tout en liant ces investissements à un programme pour des emplois décents axé sur les travailleurs est une exigence de longue date du mouvement syndical européen. A ce titre, la loi sur la réduction de l’inflation est source d’inspiration. »
« L’Europe doit répondre à ces ambitions américaines à travers sa propre stratégie industrielle ambitieuse centrée sur l’investissement public, les emplois de qualité, l’équité fiscale et une transition juste. »
« En outre, nous exhortons les deux parties à éviter une guerre commerciale en soutenant les technologies propres et les industries émergentes, telles que les batteries et l’hydrogène, et à ne pas s’affaiblir l’une l’autre économiquement au détriment des millions d’emplois qui dépendent de ces technologies pour assurer la transformation industrielle. »
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