Sommet social tripartite: la sortie de la crise nécessite un développement économique et social durable en Europe

Bruxelles, 15/10/08

La CES accueille avec satisfaction les initiatives prises la semaine passée afin d’apporter une réponse politique commune à la crise économique au plan européen. La gravité de la crise requiert une réponse unifiée et appelle à tirer un certain nombre de leçons concernant l’avenir. Les syndicats européens estiment qu’il ne faut pas manquer de saisir opportunité de la crise pour re-réguler le fonctionnement des marchés financiers, éviter les excès futurs et mettre avant tout les marchés au service du bien public. Comme cela a été souligné dans un communiqué de presse sur la crise financière le 14 octobre 2008, la CES appelle à:

•  protéger l’Europe des profiteurs financiers en créant un Fonds européen de recapitalisation afin d’injecter de nouveaux capitaux dans le secteur bancaire et de partager la charge de la responsabilité;
•  protéger les salaires des banques centrales. Il faut réformer d’urgence le modèle actuel et renforcer l’influence de l’économie réelle sur les décisions de politique monétaire, en garantissant donc davantage de transparence et de contrôle. C’est la raison pour laquelle la CES propose la création d’un Conseil européen de partenaires sociaux au sein de la Banque centrale européenne afin de rétablir l’équilibre;
•  protéger l’économie réelle. Les conséquences de la crise du marché financier ont un effet boule de neige sur l’économie réelle. Le chômage augmente déjà et les gens ne peuvent plus honorer leurs obligations financières vis-à-vis de leur banque – ce qui conduira à une augmentation des travailleurs à faible salaire, des niveaux de pauvreté et d’exclusion sociale;
•  les travailleurs et les citoyens européens ne comprendraient pas que l’Europe ne tienne pas compte de leurs intérêts comparativement à l'attention qui a été accordée aux marchés financiers.

La CES propose la création d’un Fonds européen d’investissement chargé de promouvoir les investissements dans les énergies renouvelables, les économies d’énergie, l’innovation et les réseaux d’infrastructure européens, ainsi que le lancement d’une politique industrielle européenne concrète.

Dans le même temps, la crise financière ne doit pas conduire à reporter l’adoption du paquet énergie et changement climatique ou à affaiblir ses ambitions. Ni l’UE, ni le reste du monde ne peut se permettre une crise climatique en plus de la crise financière.

Dans l’état actuel, le paquet énergie et changement climatique est encore loin de convaincre les syndicats européens qu’il générera vraiment la création d’emplois promise.

La CES réitérera les propositions qui ont déjà été adressées au Conseil et à la Commission, notamment:

•  la présentation d’un livre blanc sur le changement climatique, les compétences et les emplois en 2009, formulant des propositions concrètes afin de promouvoir une action coordonnée des Etats membres en faveur de la formation aux nouvelles compétences dans des secteurs tels que le rendement énergétique et l’énergie renouvelable;

•  la création d’instruments communautaires destinés à soutenir les transitions subies par les secteurs et les travailleurs déplacés du fait des mesures liées au changement climatique. A titre d’exemple, la CES propose la création d’un « fonds d’ajustement faible en carbone » afin d’aider les travailleurs déplacés.


Maria Helena André, Secrétaire générale adjointe de la CES, a déclaré: « Les deux questions demandent plus que jamais un important signal politique des institutions européennes. L’Europe doit saisir l’opportunité de la crise pour améliorer les choses, les faire différemment et d’une manière européenne ».