Nourriture, médicaments, vêtements et moyens de transport font partie de l’aide d’urgence fournie aux réfugiés qui fuient la guerre en Ukraine dans le cadre d’une mobilisation humanitaire massive des syndicats.
Des millions d’euros d’aide ont été collectés par la CES et ses affiliés nationaux partout en Europe et sont répartis sur le terrain par les syndicats en Ukraine et dans les pays voisins.
Les syndicats mettent également à profit leur expertise pour aider les réfugiés à s’intégrer rapidement dans les pays d’accueil en les assistant dans leur recherche d’emploi et en les informant sur les droits des travailleurs et la sécurité sociale afin d’éviter qu’ils ne soient exploités.
Le soutien qui leur a été apporté jusqu’à présent :
- Ukraine : les syndicats ont ouvert grand les portes de leurs installations partout dans le pays afin d’offrir nourriture et abri aux personnes dans le besoin. 55.000 personnes déplacées ont à ce jour été accueillies dans 10 centres gérés par la FPU dans l’ouest de l’Ukraine tandis que la KPVU accueille aussi des personnes dans un centre situé près de Lviv et fournit de l’eau potable aux hôpitaux dans la région de Kiev.
- Pologne : un hébergement pour 730 personnes a été organisé dans tout le pays par Solidarnosc, l’OPZZ et la FZZ dans des locaux des syndicats où les réfugiés reçoivent aussi des fournitures de première nécessité. Solidarnosc utilise son bureau de Gdansk comme centre de réception et l’OPZZ a établi dans son siège un centre de conseil qui offre des services et de l’information en langue ukrainienne.
- Slovaquie : 1.000 lits ont été mis gratuitement à disposition dans trois hôtels appartenant à des syndicats. KOZ-SR collecte également des vêtements, de la nourriture et des produits d’hygiène qui sont ensuite livrés aux centres d’aide humanitaire à la frontière avec l’Ukraine. Dans cette région, de simples membres apportent également un soutien direct aux réfugiés.
- Roumanie : des employés des chemins de fer représentés par le syndicat BNS travaillent avec leurs collègues des chemins de fer ukrainiens pour acheminer l’aide, y compris des matelas et de la literie, vers les syndicats ukrainiens abritant des réfugiés dans leurs installations.
- Bulgarie : la CITUB a établi des centres d’accueil temporaires dans cinq villes – Varna, Burgas, Ruse, Dobrich et Haskovo – distribuant aux réfugiés des fournitures telles que vêtements, literie, conserves, lait pour nourrissons, jouets, produits d’hygiène et matériel de cuisson. ils donnent également des conseils sur la manière de trouver un emploi, un logement et une aide médicale.
- Lituanie : le syndicat de la police, qui a fait don de vêtements thermiques, de médicaments, de bottes militaires et de sacs de couchage, est aussi un des syndicats qui collectent des fonds et des fournitures essentielles. La LPSK fait pression sur le gouvernement pour améliorer l’intégration des réfugiés. Le syndicat des enseignants a préparé et diffusé en direct une leçon d'histoire de l’Ukraine à destination des écoles afin de contrer la désinformation russe.
En Moldavie, des syndicats ont aussi ouvert leurs installations pour accueillir des réfugiés. Le travail des syndicats en Ukraine et dans les pays voisins est soutenu par des dons venant de syndicats de toute l’Europe. L’ÖGB, la fédération autrichienne des syndicats, a ainsi fourni plus de 15 tonnes d’aide d’urgence telle que nourriture, produits d’hygiène et couvertures qui ont été livrées à la frontière ukrainienne.
La CES a mis 500.000 euros à disposition pour que les syndicats puissent continuer à fournir une aide humanitaire en Ukraine ainsi qu’aux réfugiés qui ont fui le pays. Cela s’ajoute aux centaines de milliers d’euros apportés par les syndicats nationaux.
La CES appelle les dirigeants de l’UE à en faire plus pour soutenir les réfugiés et mettre fin à la guerre.
- L’Union européenne devrait accroître ses efforts diplomatiques et ne plus en laisser le soin aux seuls gouvernements et responsables individuels tout en faisant pression sur Poutine par de nouvelles sanctions visant en particulier les avoirs des dirigeants et des élites russes.
- Accueillir tous les réfugiés d’Ukraine et d’autres pays, y compris la Russie et la Biélorussie, indépendamment de leur nationalité et de leur statut migratoire, et leur accorder le droit à la mobilité à l’intérieur du territoire de l’UE, sans exiger de passeports biométriques, et prendre les mesures adéquates pour leur relocalisation, leur accueil et leur intégration dans les pays de l’UE.
- Un dialogue concret avec l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie relatif au processus d’adhésion à l’UE.
Le Secrétaire général de la CES Luca Visentini a déclaré :
« En Ukraine, ce sont les travailleurs ordinaires qui ont été le plus durement touchés par cette épouvantable invasion lancée par des oligarques milliardaires de Russie. Souvent, les personnes qui arrivent dans des centres pour réfugiés gérés par les syndicats en Ukraine et dans les pays voisins n’ont même pas de quoi se changer et encore moins de médicaments ou d’aliments pour bébés. »
« Au sein du mouvement syndical, nous avons coutume de dire qu’une blessure à l’un est une blessure à tous. Cela explique cette formidable mobilisation de syndicalistes partout en Europe pour lever des fonds, collecter des fournitures essentielles et mener des actions politiques pour soutenir les réfugiés ainsi que nos frères et nos sœurs restés en Ukraine. »
« Il est de la responsabilité des dirigeants européens de se montrer à la hauteur des efforts déployés par les citoyens ordinaires pour accueillir les réfugiés – d’où qu’ils viennent – et faire en sorte qu’ils puissent rentrer chez eux dès que possible et en toute sécurité en en faisant davantage pour mettre fin à cette guerre par des sanctions plus dures et une diplomatie plus directe. »
« Mais il faut également que l’UE renonce à son approche des deux poids, deux mesures dans l’accueil des réfugiés et des demandeurs d’asile. La directive sur la protection temporaire a été activée pour la toute première fois, octroyant à juste titre aux réfugiés ukrainiens le droit de travailler dans l’UE aux mêmes conditions et aux mêmes salaires que les autres travailleurs. Malheureusement, ces droits n’ont pas été étendus aux personnes fuyant la guerre en Syrie. Tous les réfugiés devraient jouir des mêmes droits. »
Notes
Les coordonnées des syndicats fournissant de l’aide sur le terrain peuvent être communiquées sur demande.
Lien pour la collecte de fonds CES/CSI : https://petitions.ituc-csi.org/support-ukraine-fr
Résolution CES sur l’Ukraine : https://www.etuc.org/fr/document/resolution-de-la-ces-sur-lukraine
UnionMigrantNet (https://www.unionmigrantnet.eu) est un réseau européen de points de contact créé, géré et soutenu par les syndicats et proposant des services d’aide aux migrants.