Discours de Rudy De Leeuw Président de la CES - Congrès GSEE

Rudy De Leeuw à Rhodes (Source: GSEE)

Discours de Rudy De Leeuw, Président de la Confédération européenne des syndicats, au Congrès de la GSEE à Rhodes
 

«Σύντροφοι
Camarades,
Chères amies, chers amis

 

Με μεγάλη μου ευχαρίστηση είμαι εδώ σήμερα μαζί σας, σύντροφοι Έλληνες!
Cela me fait chaud au cœur d’être ici avec vous aujourd’hui, camarades Grecs !

Je suis présent ici d’abord et avant tout en tant que militant syndical.

Camarades,

Vous êtes les véritables créateurs de richesses !

Pourtant, je sais combien les travailleurs grecs souffrent.

Vous êtes 85% (d’électeurs grecs) à estimer que votre voix ne compte pas au niveau des instances de l’Union (NDLR, Sondage Eurobaromètre nov 2015).

Et ce que vous vivez ici, alors que nous sommes dans le berceau de la démocratie !, est révélateur du malaise que connaît l’Europe et dont sont victimes tous les travailleurs européens.

  • Les travailleurs souffrent de l’austérité, de la baisse drastique de leur pouvoir d’achat et d’une attaque en règle contre leur pension ;
     
  • Ils souffrent de la crise économique, à laquelle s’est ajoutée une crise humanitaire…

Pourquoi la Grèce devrait-elle choisir entre la peste -d’un assouplissement de sa dette- et le choléra -de la gestion autonome de l’arrivée des migrants- ?

Comment la Grèce pourrait-elle à la fois contrôler ses frontières et gérer l’accueil des réfugiés sans une pleine SOLIDARITE européenne ?!

  • Comme nous à la CES, vous refusez les discriminations. Vous refusez l’Europe à deux vitesses qui se prépare suite à l’accord entre le Royaume Uni et l’UE !

Ce que nous voulons construire, c’est

  • Une Europe de coopération et de solidarité entre Etats membres, entre autres sur la question des réfugiés.

Chaque pays doit accueillir un nombre suffisant de réfugiés, conformément à la lettre et à l’esprit des traités ;

A cet égard, le règlement de Dublin II (NDLR, qui veut que celui qui arrive en Europe dépose sa demande d’asile dans le premier pays où il met le pied) doit être révisé !

  • Une Europe qui développe un pilier social et qui renforce les droits des travailleurs plutôt qu’une politique de la dérégulation et de la
    régression ;
     
  • Une Europe qui met un terme au dumping fiscal et social, plutôt que de l’encourager ;
     
  • Une Europe dans laquelle femmes et hommes sont à égalité ;
     
  • Une Europe qui investisse dans ses jeunes et dans l’avenir par un Plan de créations d’emplois de qualité ! Parce que l’emploi reste le meilleur rempart contre la pauvreté et les inégalités.

Le Plan Juncker, qui pourrait n’entraîner que 50 milliards d’investissement (contre 315 prévus), est bien en dessous de ce qui est nécessaire pour relancer l’économie de la zone euro !

La CES, elle, réclame un vrai changement de cap : elle veut un Plan de relance par l’emploi digne de ce nom, avec un objectif d'investissement complémentaire de 250 milliards par an pendant dix ans (= 2% du PIB européen).

Je pense que cette transition doit concilier :

  • le maintien de l’emploi actuel & la création de nouveaux emplois ;
  • une réponse durable aux changements climatiques.

Ces investissements pour l’emploi doivent représenter une opportunité, tant en termes de santé publique et d’environnement, de progression sociale, que de lutte contre les inégalités sociales.

Ainsi, par exemple,

  1. il nous faudra opter pour un modèle industriel d’économie circulaire, basé sur la regénération, via les énergies renouvelables, pour limiter les ressources naturelles.
    Ce modèle devrait prendre en compte une approche globale, sur tout le cycle de vie des produits (NDLR, par ex dans la gestion des déchets) ;
  2. nous devrons aussi anticiper l’expansion du marché numérique et en être les acteurs pour préserver et créer un emploi de qualité assorti de droits sociaux;
  3. il nous faut aussi prendre la main sur l’« ubérisation » du travail et continuer à être les acteurs du progrès en lui faisant profiter d’une véritable protection des prestataires ainsi qu’une législation digne du 21è siècle, le tout en toute transparence avec l’administration fiscale.

Camarades,

Aujourd’hui, les droits syndicaux font l’objet d’attaques, partout.

Certaines de ces attaques proviennent de la Troïka et portent atteinte au respect des conventions internationales du travail et fragilisent le respect des droits syndicaux.

Dans d’autres cas, les attaques proviennent des représentants des employeurs ou des gouvernements.

Les syndicats sont attaqués parce qu’ils restent puissants.

Et les travailleurs détiennent toujours les commandes des outils de production.

La plupart des acquis syndicaux vont de soi aujourd’hui. Mais les travailleurs et les syndicats ont durement lutté pour conquérir des droits tels que

  • la liberté d’association ;
  • le droit de négociation et d’action collective ;
  • la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs ;
  • les conditions décentes de travail ;
  • les droits d’information, de consultation et de participation ;
  • la limitation du temps de travail (d’abord des enfants et ensuite de tous) à 12, 10, puis 8 heures par jour ;
  • la sécurité sociale, y compris les congés payés annuels, les indemnités de maladie, le congé de maternité, le congé parental, l’assurance-chômage et les pensions.

Camarades,

Il nous faut unir nos forces pour peser encore davantage et construire un contre-pouvoir progressiste d’ampleur face à la menace du libéralisme et, dans certains pays, du national-libéralisme.

Nous n’allons pas jeter l’éponge !

A l’opposé des politiques individualistes des droites et des nationalismes, nous devons nous unir pour peser davantage et faire bloc contre un projet de société d’arrière-garde !

Il est primordial que nous renforcions l’eurosyndicalisme de l’Union, de façon à recollectiviser et harmoniser les réponses syndicales à apporter aux enjeux nationaux.

Mais nous n’y arriverons pas seuls. Il est urgent que nous lancions des ponts vers la société civile (au sens large). Et vers tous ceux qui soutiennent notre projet pour que, tous ensemble, nous participions à refonder un autre modèle de société, qui replace le travailleur au centre.

Il n’y a pas de fatalité, des solutions existent. Agissons ensemble. 
Δεν υπάρχει τίποτα προτετελεσμένο, λύσεις υπάρχουν. Ας παλέψουμε όλοι μαζί! »

 

 

 

 

 

18.03.2016
Discours
Il nous faut unir nos forces pour peser encore davantage et construire un contre-pouvoir progressiste d’ampleur face à la menace du libéralisme et, dans certains pays, du national-libéralisme.

Nous n’allons pas jeter l’éponge !

A l’opposé des politiques individualistes des droites et des nationalismes, nous devons nous unir pour peser davantage et faire bloc contre un projet de société d’arrière-garde !