Bilbao, 22/11/2011
Seul le texte prononcé fait foi
Madame la secrétaire d'état, madame la ministre, monsieur le commissaire, madame la représentante de la présidence polonaise, madame la directrice, mesdames messieurs,
J'ai le plaisir de m'adresser à vous aujourd'hui au nom de la Confédération européenne des syndicats à l'occasion de la conférence de clôture de la campagne pour des lieux de travail sains et des travaux de maintenance plus sûrs.
Les syndicats ont un rôle essentiel à jouer pour s'assurer que les conditions de travail ne mettent pas la santé et la sécurité en danger. Il est clair que là où les syndicats sont présents il y a moins d'accidents. Les syndicats, travaillant avec les employeurs, contribuent à identifier les dangers potentiels sur le lieu de travail ainsi que les solutions préventives. Pour cela il faut une évaluation des risques qui soit régulière et efficace.
Les syndicats ont un rôle essentiel à jouer pour s'assurer que les conditions de travail ne mettent pas la santé et la sécurité en danger. Il est clair que là où les syndicats sont présents il y a moins d'accidents. Les syndicats, travaillant avec les employeurs, contribuent à identifier les dangers potentiels sur le lieu de travail ainsi que les solutions préventives. Pour cela il faut une évaluation des risques qui soit régulière et efficace.
OSHA est une agence tripartite. Elle joue un rôle essentiel pour gouvernements, employeurs et travailleurs autour des questions de santé et de sécurité. Notre implication dans vos différentes structures est une partie importante de notre travail et de nos activités.
La prévention est, bien évidemment, une préoccupation centrale. Près de 160.000 personnes meurent encore chaque année à la suite de maladies professionnelles ou d'accidents de travail. Votre campagne a permis de nous rendre tous et toutes plus conscients des problèmes. Les échanges de bonnes pratiques ont contribué à nous guider vers des solutions. Dans la vie des travailleurs, cela peut faire une différence considérable.
Naturellement nous sommes ravis que le projet du syndicat suédois Kommunal ait reçu votre prix couronnant les bonnes pratiques européennes. Toutes mes félicitations à mes collègues de Kommunal! Le jury a bien vu que la participation des travailleurs, des représentants syndicaux et de la direction était essentielle à l'évaluation des risques et à la mise en place de mesures préventives.
Pour 2012 et 2013, la campagne "travailler ensemble pour prévenir les risques" reçoit très certainement notre plein appui, d'autant plus qu'elle insiste sur la participation des travailleurs. Pour la CES cette participation est un élément essentiel de la démocratie au travail. Elle demande la mise en place de systèmes de représentation pour les questions de santé et de sécurité, ainsi que la possibilité pour les travailleurs et travailleuses d'être partie prenante dans la structuration et la gestion de leurs conditions de travail.
Cependant, j'interviens aujourd'hui ici dans un contexte de crise. La pression sur les budgets va aller grandissant. Malgré cela il sera particulièrement important de définir une nouvelle stratégie ambitieuse pour la santé et la sécurité. Il faudra bien tenir compte du fait que les travailleurs et travailleuses font face à des problèmes de santé et sécurité spécifiques découlant de ce contexte de crise; je pourrai mentionner ici les incidents de violences par les tiers qui sont en augmentation.
L’approche communautaire repose sur un ensemble d’instruments et d’acteurs. La directive-cadre de 1989 en constitue la pièce essentielle. Nous considérons comme essentiels également la contribution du dialogue social notamment à travers les accords sur le stress et la violence, tout comme les systèmes nationaux d’inspection du travail ainsi que la représentation des travailleurs dans le domaine de la santé et la sécurité.
L’objectif de l’Union Européenne est d’arriver à une plus grande efficacité de ces différents intervenants à travers l’adoption d’une stratégie commune. Nous soutenons cet objectif.
Comme vous le savez, la stratégie actuelle va prendre fin en 2012. Nous sommes extrêmement inquiets à cause des indications venant de certains au sein de la Commission européenne selon lesquelles les programmes stratégiques en cours, y compris en matière de santé et sécurité, seront reportés. La CES n’acceptera certainement pas l’argument que la santé et la sécurité constituent un fardeau administratif pour les employeurs. Le message de l'Union européenne envers les travailleurs ne peut pas être que l'intégration européenne diminue leur protection. Ce doit être le contraire.
2012 sera aussi l’année du vieillissement actif. Nous savons qu’aujourd’hui, pour beaucoup de travailleurs en Europe, les lacunes de la prévention rendent impossible le maintien au travail jusqu’à l’âge normal de la retraite. L’enquête de la Fondation de Dublin sur les conditions de travail en 2010 a démontré qu’un peu moins de 60 % des travailleurs pensaient qu’ils seraient en mesure de faire le même travail à l’âge de 60 ans. Cette moyenne varie énormément suivant la place occupée dans la division du travail. Pour la majorité des ouvriers les moins qualifiés, l’objectif de rester au travail à l’âge de 60 ans semble irréalisable. Seulement 44 % d’entre eux pensent pouvoir tenir le coup. Pour les ouvriers les plus qualifiés, la situation n'est guère meilleure : à peine la moitié d'entre eux estime qu’ils seront en mesure de faire le même travail une fois de cap des 60 ans franchi. Pour les employés les moins qualifiés, ce pourcentage monte à 61 % et atteint 72 % chez les plus qualifiés.
L’expérience acquise au long des stratégies précédentes doit permettre de définir une stratégie dont la valeur ajoutée sera plus grande pour la période 2013-2020. Une nouvelle stratégie devra être centrée beaucoup plus sur les effets à long terme des conditions de travail sur la santé. Elle devra stimuler les Etats membres pour qu'ils mettent en place des politiques plus efficaces pour prévenir les troubles musculo-squelettiques qui frappent un travailleur sur quatre en Europe. Elle devra, en synergie avec la mise en œuvre de REACH renforcer la législation européenne concernant les cancers et les substances toxiques pour la reproduction. Cet enjeu n’est pas négligeable si l’on considère qu’il y a en Europe 1,2 millions de décès par cancer chaque année et qu’environ un travailleur sur cinq est encore exposé à des agents cancérogènes dans le cadre de son travail. La nouvelle stratégie devra également relancer des initiatives dans le domaine des risques psychosociaux qui se traduisent par une montée du stress, des niveaux élevés d’absentéisme et, dans les cas les plus tragiques, par des suicides.
Sur l’ensemble de ces points, la Confédération européenne des Syndicats adoptera prochainement une résolution qui formulera nos priorités et qui sera présentée à l’occasion d’une conférence que nous organisons à Cracovie les 12 et 13 décembre prochains.
Pour terminer, je tiens à saluer l’équipe de l’OSHA pour son travail important et de haute qualité. L’événement d’aujourd’hui montre le rôle crucial joué par l’Agence pour permettre une convergence dans les pratiques de prévention en Europe. Merci à vous, monsieur Yukka Tukala pour votre travail. Je suis sûre que sa nouvelle directrice Christa Sedlatschek saura renforcer le rôle de cette agence tripartite. Les syndicats apprécient le travail de l’agence. Ils considèrent que ses nombreuses initiatives contribuent à démontrer quotidiennement que la santé et la sécurité n’est pas une charge administrative, c’est une condition de base pour un travail de qualité et une des dimensions essentielles de notre modèle social.
Je vous remercie pour votre attention.