Bruxelles, 23/03/04
John Monks, Secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) a lancé l'avertissement suivant: “La création d'un poste de vice-président pour la compétitivité pourrait porter un coup de grâce pour l'engagement syndical européen en faveur de l'Europe. Si l'Europe sociale se trouve reléguée à l'arrière-plan, il en sera de même pour sa base populaire. Les deux sont étroitement liés.”
Sous la pression des gouvernements pensant que la seule manière de générer la croissance économique en Europe, c'est de démanteler la protection sociale, le Sommet de Printemps risque d'approuver la création d'un nouveau poste de vice-président à la compétitivité au sein de la Commission européenne.
Ce(tte) vice-président(e) aurait apparemment la possibilité d'évaluer toutes les propositions de l'UE du point de vue de leur impact , y compris les propositions dans le domaine social et environnemental, afin de voir si elles portent atteinte aux entreprises ou à l'emploi.
Si ce(tte) vice-président(e) juge que c'est effectivement le cas, ces mesures ne seront pas suivies d'effet.
Et comme pratiquement n'importe quelle réglementation pourrait être accusée par les groupes de pression des employeurs de coûter des emplois, le risque est réel qu'aucune proposition de progrès en matière sociale ou environnementale ne passe le test imposé par le nouveau vice-président.
C'est une politique qui serait une politique de court terme. Pire : elle nuirait aux fondements de la construction d'une Europe sociale, qui était la principale raison pour laquelle les syndicats de l'Europe ont apporté leur soutien à l'Union européenne. Si celle-ci devait n'être qu'un marché unique libre sans normes sociales solides, le résultat inévitable en serait une perte du soutien pour l'ensemble de l'idée européenne parmi les syndicats et également une augmentation du soutien de mesures anti-mondialisation.