Épidémie de santé mentale en Europe : Les eurodéputés demandent une action législative à la Commission

Le Parlement européen a demandé à la Commission de proposer une action législative pour la prévention des risques psychosociaux, pour la deuxième fois en seulement quatre mois.

En pleine crise de la santé mentale en Europe, avec 60 % de journées de travail perdues à cause des risques psychosociaux, le rapport Mental Health in the Digital World of Work devrait être adopté à l’unanimité par les eurodéputés.

Malgré l’engagement du collège à moderniser la législation en matière de santé et de sécurité, la santé mentale, qui sera source de problèmes pour 25 % des citoyens européens au cours de leur vie, n’est pas encore traitée par un cadre dédié.

Les syndicats européens qui sont membres de la plateforme EndStress.EU (CES, Eurocadres, EFFAT, EPSU et industriAll) ont écrit aujourd'hui au commissaire Schmidt pour proposer une législation et souligner les points suivants :

  • Un quart des travailleurs européens estiment que leur sécurité ou leur santé est en danger en raison de leur travail
  • L'économie européenne perd 620 milliards d'euros par an à cause de la seule dépression liée au travail
  • 80 % des établissements de l’UE identifient au moins un facteur de risque psychosocial comme étant présent sur leur lieu de travail, tandis que moins de 40 % des lieux de travail ont des plans d’action pour prévenir les risques psychosociaux au travail au sein de l’UE
  • 88 % des travailleurs européens connaissent des problèmes de stress au travail
  • Les jeunes sont jusqu'à quatre fois plus susceptibles de souffrir de dépression ou d'anxiété que les adultes, 64% des jeunes de 18 à 34 ans étant à risque de dépression en 2021.

    Claes-Mikael Stahl, secrétaire général adjoint de la CES, a déclaré :

    « Personne ne devrait voir sa santé mise en danger par son travail. Nos membres, des travailleurs européens des secteurs public et privé, ont traversé une multitude de crises ces dernières années, avec la pandémie de COVID-19, l'invasion de l'Ukraine et l'explosion du coût de la vie, créant d'innombrables risques pour la santé mentale de nos concitoyens. Ils ont besoin d'une protection adéquate sur les lieux de travail.

    Et Nayla Glaise, présidente d'Eurocadres, d’ajouter :

« Des recherches ont montré qu’une directive européenne peut alléger le fardeau auquel les travailleurs européens sont confrontés en garantissant un niveau de protection minimum égal dans toute l’Union. La réponse à cette crise a varié d'un État membre à l'autre, avec des outils et des ressources non contraignants pour les employeurs qui s’avèrent insuffisants.

« Même si nous apprécions le rôle que jouent les conventions collectives, les directives sur le lieu de travail et d’autres mesures, tous ces efforts doivent être soutenus par une législation européenne. Nous appelons la Commission à proposer une législation suffisante pour faire face à l’épidémie actuelle »