Les pays doivent agir maintenant pour interdire le travail forcé

Les États membres de l'UE ont l'"obligation morale" d'appliquer immédiatement l'interdiction des biens produits par le travail forcé, qui entre en vigueur aujourd'hui. 

Bien que les États membres aient jusqu'à trois ans pour la mettre en œuvre, l'Organisation internationale du travail montre qu'il n'y a pas de temps à perdre : 

- 28 millions de personnes, dont 3,3 millions d'enfants, sont soumises au travail forcé dans le monde. 
- 236 milliards de dollars américains, c'est le montant des profits annuels générés par le travail forcé dans le monde.
- C'est en Europe et en Asie centrale que les profits illégaux sont les plus élevés (84,2 milliards de dollars).

Claes-Mikael Stahl, secrétaire général adjoint de la Confédération européenne des syndicats, a déclaré :

"Depuis trop longtemps, les entreprises s'en tirent avec des profits obscurs en exploitant des personnes vulnérables dans le monde entier.

"Le fait que l'Europe soit le plus grand contributeur aux profits tirés du travail forcé impose aux États membres l'obligation morale d'appliquer cette interdiction sans délai. 

"La CES utilisera son vaste réseau international pour aider la Commission et les employeurs de bonne réputation à identifier et à combattre les cas de travail forcé tout au long de la chaîne d'approvisionnement.

Enrico Somaglia, secrétaire général des syndicats européens de l'alimentation, de l'agriculture et du tourisme (EFFAT), a déclaré

"Les chaînes d'approvisionnement agroalimentaires sont très exposées aux produits récoltés ou produits par le travail forcé. Qu'il s'agisse de la production de canne à sucre au Brésil, d'huile de palme en Indonésie et en Malaisie, de cacao en Côte d'Ivoire ou de tomates et de poissons en provenance de Chine, l'exploitation est un risque évident.

"L'EFFAT, aux côtés de ses affiliés et de l'Union internationale des travailleurs de l'alimentation, reste déterminée à s'attaquer à ces problèmes par le biais des mécanismes établis par le nouveau règlement européen sur le travail forcé. Le changement systémique consiste à tenir les entreprises responsables de leurs pratiques éthiques, à mettre en œuvre les conventions fondamentales de l'OIT et à adopter une approche totalement différente des accords commerciaux.