La CES estime que plus de 100 000 emplois seront perdus si les mesures destinées aux travailleurs sont retardées jusqu'en octobre 2025. Lors d'échanges avec les présidents Costa et von der Leyen au sommet social tripartite aujourd'hui, les syndicats ont souligné la nécessité urgente d'une action de l'UE, qui risque actuellement d'être retardée jusqu'à la fin de l'année.
"Nous ne pouvons pas permettre que l'Europe soit contrainte de renoncer à notre modèle social fondé sur la solidarité, la coopération et le respect. @estherlynch.bsky.social s'exprimant en amont du Sommet social tripartite qui se tient en ce moment même.
- European Trade Unions(@etuc-ces.bsky.social) March 19, 2025 at 3:04 PM
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L'Europe n'a aucune chance d'être compétitive si elle ne dispose pas de ressources pour l'investissement. C'est pourquoi la CES a souligné la nécessité d'investir pour combler le déficit de 800 milliards d'euros mis en évidence par le rapport Draghi.
Les syndicats ont appelé à une facilité SURE 2.0 qui anticipe et gère le changement en soutenant des plans de transformation convenus collectivement qui protègent les emplois de qualité dans tous les secteurs et toutes les régions.
Prévenant qu'il ne peut y avoir de chèques en blanc, les syndicats ont demandé que tous les financements de l'UE soient assortis de conditions sociales afin de garantir des emplois de qualité en Europe, couverts par une convention collective.
La flexibilité proposée aujourd'hui par la Commission européenne par le biais de l'activation des clauses de sauvegarde nationales ne garantira pas qu'il n'y aura pas de compromis entre les dépenses de défense et les dépenses sociales. Soulignant que les règles fiscales freineront l'Europe, les syndicats ont insisté pour que la clause générale de sauvegarde soit activée afin de permettre aux États membres d'investir pour atteindre les objectifs sociaux, environnementaux et numériques de l'Europe.
La déréglementation : un leurre
La tentative actuelle d'adopter à la hâte des initiatives de déréglementation sous couvert de simplification administrative est malavisée. Les données de l'OCDE publiées en début de semaine montrent que plusieurs pays européens, dont l'Allemagne, la France, l'Espagne et l'Italie, sont plus faiblement réglementés que les États-Unis.

Ces données indiquent que la réglementation n'est pas un facteur déterminant dans la réduction de la compétitivité de l'Europe.
La défense
L'augmentation des dépenses de défense ne sera pas la solution pour mettre fin aux suppressions d'emplois auxquelles les travailleurs sont confrontés dans toute l'Europe, en particulier en l'absence de mesures axées sur l'emploi.
Esther Lynch, secrétaire générale de la CES, a déclaré :
"La sécurité est impossible sans une économie forte et équitable. Une économie forte et juste est impossible sans investissements dans des emplois de qualité et des services publics.
"C'est pourquoi nous insistons pour que les règles de dépenses de l'UE soient suspendues. Les États membres doivent investir pour notre avenir.
"Il ne peut y avoir de chèques en blanc. Toutes les dépenses publiques doivent être subordonnées à la protection et à la création d'emplois de qualité en Europe, avec de bonnes conditions de travail couvertes par une convention collective.
"C'est une erreur d'attendre que les entreprises soient au bord de la fermeture pour agir. Le soutien doit intervenir bien plus tôt afin de préserver les emplois, d'assurer la formation et de garantir la prospérité des entreprises et des travailleurs.
"L'Europe ne doit pas se laisser intimider et renoncer à ses valeurs et à son solide modèle social.
Les discours des syndicats sont disponibles ci-dessous, ainsi que le Moniteur de la croissance et de l'emploi de l'ETUI-CES :