Pour le renforcement de la communauté andine : contre les négociations bilatérales

Pour ce qui est de l'Europe, la CES et CSA pensent que le mandat de négociation octroyé à la Commission par le Conseil ne prévoit pas cette possibilité. Pour ce faire, il convient de consulter à nouveau le Parlement européen. En ce qui concerne la Communauté andine, la décision prise par la Colombie et le Pérou crée une fracture dans la solidarité du groupe et menace l'existence même de la Communauté andine.

Au vu des divergences qui divisent les quatre pays du bloc andin pour ce qui concerne le contenu des négociations, l'objectif est de progresser de manière unilatérale par la conclusion d'un accord de libre échange, en répétant ainsi ce qui s'est produit entre ces mêmes pays et les États-Unis et a été à l’origine de la crise que connaît actuellement la communauté andine.

Dans le même temps, en renonçant à l'accord d'association intégral avec la communauté andine (dans la mesure où un autre accord de coopération et de dialogue politique a déjà été signé en 2003), l'Union européenne va à l'encontre de la stratégie qu'elle a lancée à l'occasion du sommet de Rio en 1999 (et qu'elle a répétée lors des sommets suivants) en faveur du développement d'associations politiques renforçant l'intégration et les processus de cohésion sociale en Amérique latine.

La CES et la CSA réitèrent leur prise de position en faveur d'un renforcement de la Communauté des Nations andines (qui risque d'imploser si les négociations entre blocs échouent) et la nécessité que les négociations menées avec l'UE intègrent l'ensemble des relations entre les deux régions : le commerce basé sur des principes de commerce équitable, des aspects liés au développement en relation avec des programmes de suppression des asymétries, une coopération visant à renforcer les systèmes sociaux et le dialogue politique en vue de la consolidation des institutions démocratiques. Les deux confédérations souhaitent tout particulièrement souligner la nécessité d'introduire un chapitre consacré au travail décent qui donne une forme concrète et substantielle à l'application des droits fondamentaux des travailleurs, comme demandé dans une déclaration signée par la CES et la Coordination des centrales syndicales andines (CCSA).

La CES et la CSA appellent par conséquent la Commission européenne ainsi que les institutions et les gouvernements de la Communauté andine à reprendre les négociations en faveur d'un accord entre les deux blocs et à renoncer à leurs plans visant à conclure des accords de libre échange bilatéraux.