Victoire des syndicats irlandais dans la bataille pour l’interdiction des contrats zéro heure

warehouse workers

Une législation qui fera date destinée à interdire le « fléau » des contrats zéro heure et des contrats de peu d’heures de travail est entrée en vigueur le 1er mars 2019 en Irlande après une campagne de cinq ans menée par le mouvement syndical.

Patricia King, Secrétaire générale du Congrès irlandais des syndicats (ICTU), a décrit cette législation comme étant l'un des textes de droit du travail parmi les plus importants de ces 20 dernières années.

Dans ses dispositions diverses, la loi de 2018 en matière d’emploi garantit quatre nouveaux droits :

  • les travailleurs ont droit à une déclaration écrite, qui devra leur être communiquée au cours des cinq premiers jours, les informant de leurs conditions de travail, y compris le détail de leurs heures quotidiennes et hebdomadaires et de leurs conditions de rémunération ;
  • les contrats zéro heure sont interdits dans pratiquement tous les cas ;
  • les travailleurs ont droit à une rémunération minimum si leur employeur ne leur confie pas de travail ;
  • les travailleurs ont droit à des heures de travail garanties qui reflètent leur semaine de travail habituelle, c.-à-d. si, chaque semaine, ils travaillent habituellement plus que ce qui est prévu dans leur contrat.

« Les contrats zéro heure et de peu d’heures donnent aux employeurs une totale liberté concernant le nombre d’heures de travail », explique Patricia King. « Les travailleurs doivent se rendre disponibles et être prêts à travailler à la demande de leur patron. Ils sont en fait en permanence de garde. Des employeurs peu scrupuleux brandissent la menace d’une réduction d’heures afin de maintenir leurs salariés corvéables et de les punir s’ils ne sont pas disponibles, même à bref délai. L’incertitude quant aux heures de travail est source de stress et d’insécurité dans la vie familiale des travailleurs et ne devrait pas exister dans une économie moderne et prospère. »

Par voie de communiqué, le TUC (Congrès des syndicats britanniques) a déclaré que la loi donne aux syndicats britanniques un nouvel élan à leur campagne contre les contrats zéro heure. Selon le TUC, il y aurait 850 000 travailleurs piégés dans de tels arrangements au Royaume-Uni.

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